Intervention de Michel Vaspart

Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable — Réunion du 10 octobre 2018 à 9h30
Rapport spécial du giec relatif aux conséquences d'un réchauffement climatique de 1 5°c — Audition de Mme Valérie Masson-delmotte paléoclimatologue membre du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat giec

Photo de Michel VaspartMichel Vaspart :

Ma question rejoint celle de Patrick Chaize sur l'électricité. Notre responsabilité est de mettre en place des politiques publiques. Nous avons des décisions à prendre, des textes de lois et des règlements à établir. Vous avez parlé tout à l'heure de la nécessité d'anticiper au risque d'être en gestion de crise en permanence. J'ai un peu le sentiment que nous serons dans la deuxième solution.

J'étais jeudi dernier au Salon de l'Automobile. J'ai été impressionné par les évolutions en matière de mobilité. On nous incite à aller vers le tout électrique, avec des phases bien entendu, notamment la phase de l'hybride. Mais ces transformations m'interrogent. Nous avions jeudi soir un dîner avec les dirigeants de Peugeot, de Renault, ainsi qu'avec ceux de la nouvelle plateforme qui a été constituée et qui regroupe l'ensemble des constructeurs automobiles, les équipementiers et les sous-traitants. Cette plateforme PFA est présidée par Luc Chatel. Comment fait-on pour alimenter tout ce qui va être à l'électricité dans quelques années, sans rouvrir de centrales à charbon ? On veut fermer des centrales nucléaires, mais on sait que les énergies renouvelables - éoliennes, panneaux solaires - ne suffiront pas en l'état. Bien entendu, cette question concerne plus le ministre de l'environnement que le GIEC, mais c'est un problème pour lequel il n'y a pas de réponse aujourd'hui ; ni même d'anticipation. Or, on sait que lorsque l'on décide de construire de tels équipements, il faut un certain nombre d'années en raison des levées de bouclier que cela produit, des recours. Par ailleurs, j'ai également appris lors de ce diner, et c'est un sujet que notre commission pourrait regarder de près, qu'un moteur électrique nécessite dix fois moins d'heures de travail pour le monter qu'un moteur à explosion. Comment règle-t-on le problème social que cela va engendrer? Toutes ces questions ont besoin de réponses avant ou au moins en même temps que l'on décide de lancer des politiques pour supprimer le moteur à explosion d'ici 2030. C'est un vrai sujet à la fois social, économique et environnemental.

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