Intervention de Etuato Mulikihaamea

Délégation sénatoriale aux outre-mer — Réunion du 27 mars 2018 : 1ère réunion
Jeunesse des outre-mer et le sport — Visioconférence avec les îles wallis et futuna

Etuato Mulikihaamea, président du Comité territorial olympique et sportif (CTOS), président du comité territorial de rugby :

À mon tour je souhaite saluer l'initiative de la délégation de donner la parole aujourd'hui aux acteurs territoriaux par le biais de cette visioconférence qui offre l'occasion d'une expression directe.

Quels que soient les moyens disponibles, on a toujours tendance à considérer qu'ils sont insuffisants ; je voudrais souligner sur cette question des moyens une caractéristique de notre territoire : le mouvement sportif local ne bénéficie pas du soutien financier de partenaires privés ; il n'existe pas de sponsoring à Wallis-et-Futuna et c'est un véritable handicap. La plupart des financements émanent de l'État, de subventions du CNDS et, pour une faible part, de notre collectivité territoriale. Tant sur la réglementation des licences que des assurances ou la formation des athlètes, nous essayons de nous mettre en conformité avec les exigences de nos fédérations de tutelle pour que nos athlètes soient reconnus comme issus de la formation française. Nous nous efforçons également de faire valider nos ligues auprès des fédérations nationales et d'obtenir la labellisation des centres d'entraînement sur nos territoires.

Comme ailleurs dans les outre-mer, nos athlètes sont conduits à concourir sous la bannière de leur territoire lors des rencontres régionales regroupant les 22 territoires du bassin Pacifique, que ce soit les Jeux du Pacifique ou les Mini-jeux. Or, dès lors qu'ils ont participé à des compétitions au niveau national, nous ne pouvons plus les faire jouer sous les couleurs du territoire : il faudrait faire évoluer cette réglementation et abolir cette incompatibilité pénalisante, nous le constatons fréquemment que ce soit en volleyball, en athlétisme ou encore en rugby. Instaurer une passerelle serait favorable au rayonnement des territoires et même de notre pays.

La participation aux championnats de France est peut-être le seul moyen pour nos jeunes talents, nos jeunes athlètes de se montrer et de trouver l'opportunité d'être détectés pour intégrer un pôle espoir. Or, le coût des déplacements est un autre écueil car les tarifs aériens sont extrêmement élevés ; rien qu'un déplacement vers Nouméa coûte entre 600 et 700 euros ! Dès lors, la détection s'effectue localement mais nous souffrons également d'enclavement au sein même du bassin Pacifique. Nous sommes entourés d'îles qui sont des nations majeures dans le sport mondial, telles la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou encore les Fidji pour le rugby, et nous essayons de développer des échanges. Mais le prix du transport est un frein important.

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