Intervention de Djamil Abdelaziz

Délégation sénatoriale aux outre-mer — Réunion du 5 avril 2018 : 1ère réunion
Risques naturels majeurs dans les outre-mer — Visioconférence avec la nouvelle-calédonie

Djamil Abdelaziz, chef de projet au gouvernement, en charge des normes et de l'assurance construction :

La Nouvelle-Calédonie est compétente en matière de normes et d'assurance de la construction. Néanmoins, comme vous l'avez identifié dans vos précédents travaux, le territoire a adopté un système de normalisation issu des règles françaises et européennes qui n'est pas toujours adapté aux contraintes locales, notamment l'exposition aux vents cycloniques. Comme nous l'ont récemment rappelé les événements tragiques qui ont ravagé les Îles du Nord, les outre-mer sont soumis à des phénomènes de pression sur les constructions qui doivent être anticipés par des normes spécifiques. La règlementation en vigueur doit être actualisée, les valeurs de vent étant fixées par une délibération relative aux assurances de 1983. Nous avons donc chargé le centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) d'estimer les hypothèses de vent les plus probables. Or, malgré la qualité du travail fourni, cette étude est marquée par un facteur d'incertitude très important qui ne permet pas d'exploiter les résultats. Nous travaillons donc aujourd'hui à la production d'études d'impact étayées sur le plan scientifique et financier afin de préciser ces hypothèses.

L'Eurocode, qui deviendra bientôt notre norme de référence, introduit un mode de pensée de la construction radicalement différent puisque nous raisonnerons à partir de la structure complète du bâtiment et non pas point par point. Dans cette perspective, cela vaudrait l'intérêt de mettre en commun le travail effectué à l'heure actuelle en Nouvelle-Calédonie à l'échelle des outre-mer. En effet, la majorité des territoires ultramarins étant concernée par le problème de la mise à niveau des normes d'exposition aux vents, cette démarche gagnerait à être relayée par le ministère des outre-mer et le ministère de la cohésion des territoires en charge des politiques du logement. Notre étude prend en compte deux paramètres : l'analyse statistique des aléas climatiques à partir d'une série de lois mathématiques qui nous permet de définir les événements probables, et une estimation du coût de la matérialisation de l'événement. La conjugaison de ces deux facteurs permet de déterminer les moyens à mettre en oeuvre en fonction des valeurs d'exposition au vent.

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