Je souhaite apporter quelques précisions sur les pouvoirs du maire en matière de sécurité civile. La Nouvelle-Calédonie est composée de 33 communes soumises à des risques naturels différents selon leur topographie et leur localisation géographique (province Nord, Sud ou des Îles Loyauté). De plus, les sols calédoniens, riches en latérite, sont très instables et fragilisés par l'exploitation minière et les feux de forêt. En 2017, près de 17 000 hectares sont partis en fumée sur tout le territoire.
Les communes se dotent chacune progressivement d'un plan communal de secours (PCS). Au Mont-Dore, ce document a permis d'identifier les différents risques sur le territoire communal. Les cyclones et les inondations sont les premiers aléas auxquels la population est exposée, ainsi que les feux de forêt et les glissements de terrain. J'ai en effet signé la semaine dernière 17 arrêtés d'évacuation d'habitations touchées par des affaissements de terrain. Le recensement effectué à la suite des fortes pluies du mois dernier fait état d'une centaine de risques d'éboulements. L'alternance de plus en plus marquée entre fortes pluies et périodes de sécheresse fragilise nos sols et accentue ce phénomène.
Nous recensons également les incidents qui conduisent à couper les axes routiers, qu'il s'agisse de mouvements de foule ou de risques naturels majeurs. De plus en plus de substances dangereuses sont transportées sur ces routes, ce qui nous incite à être particulièrement vigilants sur ce sujet.
Les risques sanitaires sont également à prendre en compte puisque la commune a déjà fait face à des épidémies de dengue - c'est le cas encore actuellement - et de chikungunya, ainsi que les risques industriels puisque la Nouvelle-Calédonie abrite trois usines métallurgiques. L'usine située au sud du territoire traite de l'acide sulfurique, ce qui pose de nombreux problèmes pour la population.
Je ne reviendrai pas sur le risque de pollution marine déjà évoqué par le haut-commissaire, mais j'attire votre attention sur le fait que les Îles Loyauté sont particulièrement soumises aux risques de tsunami et de submersion marine.
Depuis quelques années, l'État et la Nouvelle-Calédonie ont redoublé d'efforts pour permettre au territoire de rattraper son retard en matière de prévention et de gestion des risques naturels majeurs. Les acteurs concernés parviennent à travailler de concert dans un contexte institutionnel complexe.