La Nouvelle-Calédonie est une terre relativement jeune, avec de nombreux reliefs, et dont le contexte géologique s'altère rapidement, ce qui explique la forte hétérogénéité des terrains ainsi que la fréquence élevée des glissements de terrain. Ainsi, la catastrophe de Houaïlou a été causée par un phénomène de laves torrentielles qui correspond à l'emballement d'un glissement de terrain dans une lame d'eau importante. La capacité de destruction des laves torrentielles est significativement plus élevée que celle d'un glissement de terrain classique. Ces phénomènes s'expliquent par l'existence de sols instables sous un climat tropical où les précipitations sont importantes.
En outre, le processus d'élaboration de la carte d'aléas sur la commune de Houaïlou nous a permis de mieux cerner les enjeux de l'appropriation du risque par la population. La compréhension du risque par les administrés repose sur trois piliers : la connaissance du risque, la reconnaissance des territoires à risque et la possibilité d'une remédiation. Or, en Nouvelle-Calédonie, la barrière de la langue peut être un frein à la transmission de ces informations. À cet égard, les efforts déployés pour communiquer en langues kanak à Houaïlou ont été remarquables. La cartographie de l'aléa a été portée à la connaissance de tous grâce à la tenue systématique de réunions et de conférences sur le territoire de la commune. L'aléa ne correspondant qu'à la probabilité de survenance d'un événement naturel, il conviendra de croiser ces travaux avec la carte des risques, en concertation avec les responsables de l'aménagement du territoire, pour une parfaite connaissance des phénomènes.