Ma première préoccupation est qu'on saisisse bien la complexité du sujet. La visibilité des outre-mer ne peut se réduire à la bascule vers le numérique. Je peux en témoigner, cela fait trente ans que je travaille dans cet objectif, à RFO-Sat, puis à France Ô.
Pour comprendre notre méfiance à l'idée que les grandes chaînes puissent donner plus de visibilité, il faut considérer l'historique. La France est un pays jacobin, dont les élites ont tendance à penser que la frontière passe au périphérique. Pour nous, avec le recul, nous disons qu'il faut les deux : nous avons besoin d'un aiguillon qui puisse organiser la présence des outre-mer sur les chaînes nationales et sur le numérique. Celle-ci ne peut pas se réduire à une rubrique dans le journal du soir. Les populations investissent dans la chaîne la 1ère, il faut voir plus loin que l'audience.
Personne ne remet en cause France Culture : il est important, à côté des radios généralistes - où la culture doit être présente - qu'il y ait une radio spécialisée comme France Culture. France Ô veut jouer ce rôle-là, un rôle d'aiguillon, qui n'a pas vocation à faire 12 ou 15 % d'audience, mais qui travaille aussi pour les autres. Ainsi, une partie du traitement des outre-mer sur France Info est produit par les équipes France Ô de Malakoff.
Cet après-midi, nous travaillerons en séminaire pour faire des propositions sur ce sujet. Quelle que soit la météo, France Ô continuera à témoigner de la vie des outre-mer.