Intervention de Michel Mazerolle

Délégation sénatoriale aux outre-mer — Réunion du 5 juillet 2018 : 1ère réunion
Avenir de la chaîne france ô — Audition des représentants du collectif « sauvons france ô »

Michel Mazerolle, représentant de l'intersyndicale :

Je complèterai le propos de M. Louis-Gérard Salcede qui faisait valoir que nous étions des enfants du Maloya, du gwoka ou encore du zouk, en affirmant que nous sommes aussi des enfants du rock français. Comme représentant du personnel et délégué syndical, je puis témoigner que le personnel du siège de Malakoff est le reflet de la diversité de la France au quotidien. Le site abrite des personnels issus de l'ensemble des outre-mer et de l'hexagone ; on y devient ultramarin de coeur en se faisant adopter par la communauté de travail. Le collectif syndical exprime son aspiration à continuer, à France Télévisions, à représenter l'ensemble de ces France et nous comptons sur votre soutien. Ce qui est produit pour l'antenne reflète cet engagement et nous défendons d'abord une vision de la France. Nous avons à cet égard beaucoup apprécié la présentation de notre directeur Walles Kotra il y a quelques instants. J'étais par ailleurs stupéfait d'entendre une sénatrice ayant des attaches outre-mer déclarer sa méconnaissance de France Ô et suis ravi que la présente audition nous permette de gagner une auditrice.

La question du maintien de France Ô pose par ricochet celle de la place de nos outre-mer dans la République. Si les outre-mer, du fait de leur positionnement géographique dans différents bassins océaniques, confèrent à notre pays une notoriété mondiale et une capacité d'influence à travers le monde, celui-ci fait preuve en retour d'une véritable cécité et ne regarde pas de manière globale son histoire. Les outre-mer ont du mal à exister en dehors des clichés et nous voulons améliorer leur visibilité.

Concernant le support de diffusion, je prendrai l'exemple de la BBC. BBC 3 a quitté la TNT pour le numérique et a perdu de ce fait 85 % d'audience ! Conscients des enjeux économiques, nous sommes d'accord pour évoluer mais la bascule vers le numérique nous garantit la noyade. Nous sommes favorables à une présence sur les chaînes publiques ; nous avons d'ailleurs eu un journal qui touchait 4 à 5 millions de spectateurs mais il a été supprimé. Veut-on véritablement augmenter la visibilité des outre-mer ou simplement faire des économies ? La bascule entraînera une réduction de nos moyens sans générer de visibilité. On essaie de nous diviser et d'opposer Malakoff aux Premières, mais nous sommes solidaires et déterminés.

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