Intervention de Catherine Conconne

Délégation sénatoriale aux outre-mer — Réunion du 5 juin 2018 : 1ère réunion
Jeunesse des outre-mer et le sport — Audition de Mme Annick Girardin ministre des outre-mer

Photo de Catherine ConconneCatherine Conconne, co-rapporteure :

Dans les outre-mer, et le bassin Atlantique en particulier que je connais le mieux, le sport mobilise les bonnes volontés ; le réseau associatif est dense, dynamique et le sport n'existerait pas sans lui. Il organise les déplacements des jeunes, souscrit des licences sportives, recherche les sponsors... Il se heurte cependant trop souvent à la complexité des circuits administratifs et il faudrait ménager davantage de lisibilité pour l'accès aux dispositifs d'aides, avec la création d'un guichet unique et des délais de réponse plus brefs. Il faut également davantage de coordination entre les strates décisionnaires, l'État et les différents niveaux de collectivités.

La question des coûts de déplacement a été récurrente dans l'ensemble de nos auditions : ce poste de dépense représente jusqu'à 80 % des budgets, y compris pour couvrir des déplacements régionaux. On pourrait imaginer que l'Agence de l'outre-mer pour la Mobilité (LADOM) dispose d'une ligne budgétaire dédiée.

Concernant la coopération régionale, il ne faut pas méconnaître l'importance de l'appartenance à une identité de bassin. Les sportifs antillais sont ainsi parfois tiraillés entre leur identité française et leur identité caribéenne : la question s'est posée pour la Confédération de football d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes (CONCACAF) auprès de laquelle il a fallu plaider pour faire admettre la double appartenance et pouvoir, au même titre que les représentants d'un État, participer aux compétitions internationales de la Caraïbe.

Sur la problématique des équipements, le retard est immense. Nos sportifs s'entraînent dans des conditions qui ne sont pas dignes de leurs performances et le vieillissement démographique induisant une baisse tendancielle des dotations globales de fonctionnement (DGF), cela augure mal d'un possible rattrapage. Et on se demande où est passé le plan Kanner car on ne constate aucune avancée sur le terrain et des projets sont même stoppés ! L'iniquité d'un tel traitement de nos territoires nourrit, dans la population, le sentiment d'être à la fois dans et en dehors de la République. Le chemin est long vers l'égalité réelle.

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