La loi NOTRe n'a pas modifié la répartition des compétences et l'État a toujours la responsabilité des activités physiques et sportives (APS). Cependant, les moyens investis par les collectivités, en particulier la région Guadeloupe, sont énormes ; le développement du sport devient pour elles une priorité afin de « limiter la casse » du fait d'une jeunesse largement en déshérence. Aussi devons-nous être audacieux et combattre les clichés. Il existe sur nos territoires des entreprises prêtes à soutenir les activités sportives : prévoir des allègements fiscaux, pour elles ou même tout citoyen intéressé, pour les aides apportées au fonctionnement des ligues et comités, qui supervisent les clubs, serait sans doute pertinent. En effet, en Guadeloupe aujourd'hui, ce sont plus de 700 enfants qui participent aux championnats de France et, dans certaines disciplines comme le tennis ou l'escrime, les déplacements des jeunes dans le cadre de la compétition restent à la charge des parents.
Par ailleurs, les outre-mer, bien que terres de champions, souffrent d'un déficit d'encadrement de la pratique sportive. La proportion de pratiquants détenteurs d'une licence n'est pas très élevée ; or, cette donnée est un indicateur pris en compte pour calculer la subvention versée par le CNDS. Il faut donc encourager l'augmentation du nombre de licenciés qui constitue un levier et je préconise la gratuité des licences pour les moins de 15 ans car il faut inciter les plus jeunes à pratiquer un sport. Lorsque j'étais président de la commission sport au conseil général, j'avais lancé le projet « Ma première licence » qui a eu pour effet d'accroître de 20 % le nombre de licenciés en Guadeloupe sur trois ans, ce qui a entraîné une augmentation de 8 % de la dotation CNDS des ligues et comités. Le coût de cette mesure pour le département a été inférieur à 200 000 euros. Le coût d'une licence s'élevant à quinze à vingt euros, le coût global pour les départements d'outre-mer atteindrait environ un million d'euros.