Nous opérons de la même manière dans les autres territoires ultramarins. En revanche, il convient de souligner deux particularités de la crise à Saint-Martin et Saint-Barthélemy. La double insularité nous a posé problème, puisque notre état-major était basé en Guadeloupe et la communication entre les îles était difficile. Cela nous a causé des difficultés d'acheminement car les aéroports ne permettaient pas d'accueillir, sur Saint-Martin, de gros porteurs. En outre, nous avons pour la première fois été confrontés au manque d'infrastructures pour accueillir et loger les renforts. À Saint-Barthélemy, des bénévoles nous ont aidés, et nous les en remercions, de même que la collectivité et la mairie qui ont accepté d'héberger nos ressources. Nous avons amené sur place une centaine de travailleurs, sans moyens pour les loger. Les dix premiers jours d'intervention ont été éprouvants pour nos équipes confrontées aux problèmes de logement et d'alimentation, quasiment comme en situation de guerre. EDF a donc fait appel, pour la première fois, à la force d'action rapide nucléaire (FARN) qui nous a fourni des structures d'hébergement mobiles à Saint-Martin. Or, ces structures sont pensées pour faire face au risque nucléaire et ne sont donc pas adaptées aux conditions climatiques sur les îles. Nous travaillons actuellement sur ces questions logistiques pour trouver des solutions avant la prochaine crise majeure. Il s'agit d'une piste de réflexion essentielle pour améliorer notre réponse. Nous avons été surpris par l'ampleur de la catastrophe et les difficultés à travailler. Ainsi, cette crise majeure a été l'occasion de tirer de nombreux enseignements, que nous adaptons aujourd'hui en créant de nouvelles procédures.