En ce qui concerne les procédures liées à la gestion des crises cycloniques, nous nous adaptons à la saison dite « administrative » des cyclones. Cela correspond aux périodes de juin à novembre pour les Antilles et de novembre à avril dans l'océan Indien. Dès lors que les procédures d'alertes météorologiques indiquent le déploiement prochain du plan ORSEC, nous entrons en communication avec la préfecture, nous nous tenons informés des alertes Météo France et nous intégrons les phases d'alerte concernant la catégorie de cyclone. Pour rappel, il existe 5 catégories pour définir un cyclone, de faible à dévastateur. La catégorie 5, soit la plus élevée, est atteinte lorsque les vents dépassent 250 kilomètres par heure, alors qu'Irma a dépassé les 350 kilomètres par heure avec des pointes à 400 kilomètres par heure.
Dans le cadre de ces procédures, nous éditons un guide cyclonique à destination de nos clients avant chaque période cyclonique. Tous les contacts locaux impliqués dans la gestion de la crise figurent sur ce document, tant en interne qu'en externe. Cela nous permet également de mettre à jour nos propres contacts : la liste de nos GSM, les listes spécialisées France Télécom, les contacts de nos agents et ceux de nos sous-traitants, les contacts EDF basse et moyenne tension, ainsi que la liste des interventions à faire sur les installations prioritaires. Comme nos confrères l'ont noté, il existe une forte interdépendance entre les opérateurs, en particulier avec EDF et les opérateurs de réseaux de télécommunications. Nous établissons également la liste des clients sensibles sur l'ensemble de nos contrats et nous mettons à disposition les études de vulnérabilité réalisées sur nos contrats au préalable. Nous révisons par ailleurs la liste de nos laboratoires internes pour la gestion des analyses physico-chimiques ainsi que la liste des laboratoires externes. Je rappelle que nos laboratoires peuvent réaliser les analyses, mais celles-ci ne sont pas reconnues.
Enfin, lorsqu'un cyclone approche - c'est le cas à La Réunion en ce moment même - nous établissons la connexion avec notre cellule de crise nationale et nous mettons en astreinte administrative et opérationnelle nos collaborateurs sur place en informant la préfecture et le centre opérationnel départemental (COD). Nous mettons en sécurité nos collaborateurs et le matériel et préparons les stocks de pièces et de réactifs d'urgence. Enfin, nous mettons en marche des connexions sécurisées en allouant, notamment, des téléphones satellitaires capables de fonctionner en cas de coupure de réseau. Nous remplissons les réservoirs et vérifions les stocks d'astreinte comme nos stocks de groupes électrogènes propres et ceux de nos sous-traitants.
L'astreinte commence avec la gestion de crise classique, que je n'ai pas le temps de vous exposer, mais qui se caractérise par un aller-retour permanent entre la cellule de crise de la préfecture et notre cellule de crise nationale.