Intervention de Nicolas Belloir

Délégation sénatoriale aux outre-mer — Réunion du 23 mai 2018 : 1ère réunion
La jeunesse des outre-mer et le sport — Stratégies outre-mer du mouvement sportif national

Nicolas Belloir, vice-président délégué en charge des territoires au Comité national olympique et sportif :

Le comité olympique rassemble l'ensemble des fédérations olympiques et nationales sportives, sur le territoire métropolitain et dans les outre-mer. Notre structuration est similaire à celle des fédérations sportives, avec un comité national et des déclinaisons dans les régions et les départements. Dans les outre-mer, il y a neuf structures : deux comités régionaux olympiques et sportifs (CROS), en Guadeloupe et à La Réunion, et sept comités territoriaux olympiques et sportifs (CTOS), en Martinique, en Guyane, à Mayotte, en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française, à Saint-Martin et à Wallis-et-Futuna. Nos structures sont animées par 75 bénévoles et 35 permanents. En termes macro-sportifs, les territoires d'outre-mer comptent 421 822 licenciés pour 1 173 clubs, toutes disciplines recensées par le CNOSF.

La diversité des territoires des outre-mer conduit à une vision et des politiques différentes puisque les modalités de fonctionnement ne sont pas similaires. Il peut y avoir également des organisations administratives et des logiques de développement un peu différentes. En Polynésie française, par exemple, le code du sport ne s'applique pas directement et l'organisation se fait en lien avec les fédérations. Beaucoup de disciplines sportives polynésiennes prennent leur affiliation directement auprès des fédérations internationales et, ensuite, s'accordent avec les fédérations françaises dans le cadre de cette affiliation.

Le CNOSF a organisé une profonde réforme en son sein, à la fois en rénovant les règlements intérieurs et les statuts des structures olympiques, mais également en tenant compte de la réforme territoriale et de la fusion des différentes régions, ce qui ne concerne pas les territoires d'outre-mer. Le processus est terminé car toutes nos structures devaient être en conformité le 31 mars 2018. Nous avons profité des travaux sur la gouvernance et la réforme territoriale pour retravailler notre réseau territorial, pour notamment mettre en perspective, dans chaque structure, des plans sports et territoires. Ces plans sont intégrés dans chaque structure du comité olympique et seront mis en oeuvre à l'issue de la première réunion qui suivra notre assemblée générale du 24 mai. Ces plans permettront au mouvement olympique français d'avoir une cohérence d'action sur tous les territoires autour de quatre grandes thématiques : sport santé et bien-être ; sport et éducation et citoyenneté ; sport et professionnalisation ; sport et politiques publiques. Ces thématiques assez larges permettent à chaque structure, y compris dans les outre-mer et en tenant compte des contingences territoriales, de pouvoir apporter des réponses aux difficultés qu'elles rencontrent ou aux perspectives de développement qu'elles envisagent.

Depuis 2011, une convention a été signée entre le ministère des sports, celui des outre-mer et le CNOSF. Elle vise à intégrer davantage la dimension des territoires d'outre-mer dans son approche globale. Elle a pour but d'améliorer les échanges d'information autour du sport, notamment sur tout ce qui concerne les infrastructures et les équipements, problématique qui touche le territoire métropolitain mais encore davantage les outre-mer. Elle vise à valoriser la filière sportive et notamment les athlètes de haut niveau dans les outre-mer, terres de champions. Elle tend enfin à soutenir la structuration du mouvement sportif local et régional, à trouver des solutions pour un accompagnement des sportifs de haut niveau ultramarins, y compris ceux qui sont dans l'hexagone. Le mouvement sportif français souhaite que cette convention soit renouvelée, même si des questions de calendrier, notamment avec le Livre bleu qui est attendu, ne le permettent pas dans l'immédiat. Il faut avoir présent à l'esprit le fait que, systématiquement, les actions portées par le CNOSF se font en lien avec les fédérations sportives avec l'objectif d'améliorer l'ensemble des dispositifs relatifs aux outre-mer.

Je conclurai mon propos liminaire sur le thème de la solidarité olympique, coeur de métier du mouvement olympique. À la suite du passage des cyclones sur Saint-Martin et Saint-Barthélemy, le CNOSF a obtenu une aide de 100 000 dollars pour soutenir ces territoires : 80 000 dollars pour la reconstruction d'infrastructures sportives et 20 000 dollars pour la reconstruction et l'achat de matériels d'un club de surf. Sur un autre programme, le CNOSF a obtenu une aide de 60 000 dollars pour aider le CROS de Guadeloupe et les CTOS de Guyane et de Martinique à qualifier des athlètes pour les jeux de la CASCO à Baranquilla, en Colombie, en juillet 2018 - la Guadeloupe accueillera ces jeux en 2021 - et pour les jeux du Pacifique à Samoa en 2019.

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