Notre sport sera olympique à Tokyo en 2020 pour la première fois. Le budget de notre fédération, hors cadres techniques, est de 1,4 million d'euros. Depuis le retour en métropole à la fin de l'année 2017 du cadre technique que nous avions à La Réunion, nous n'en avons plus sur les territoires ultramarins. Nous avons deux champions du monde en Guadeloupe, en catégorie cadets et en catégorie juniors. Ceci est exceptionnel. Dans le concert international, nous sommes au quatrième rang mondial alors que notre nombre de pratiquants ne saurait être comparé à celui de l'Australie, des États-Unis ou du Brésil. La ligue de Guadeloupe ne bénéficie d'aucun encadrement professionnel, d'aucune aide particulière. Elle repose essentiellement sur l'engagement et le bénévolat des personnes qui oeuvrent dans les ligues de Guadeloupe, de Martinique, de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin. Les sportifs qui pourraient prétendre à un titre olympique à Tokyo sont réunionnais : Jérémy Florès, Johan Defay et Jorgann Couzinet. Dans les outre-mer, nous bénéficions d'installations sportives gratuites, libres d'accès puisqu'il s'agit de l'océan, très performantes car la qualité des vagues est très particulière, sur la Guadeloupe notamment avec des vagues difficiles à surfer. Cela permet aux athlètes de disposer d'une maturité de motricité très intéressante. Nous ne sommes pas limités dans notre développement par des problèmes d'investissement dans les installations. Nous pouvons surfer toute l'année dans de l'eau chaude, ce qui est très attractif, même pour les surfeurs métropolitains ; des échanges sont envisagés, mais l'éloignement engendre des coûts auxquels nous ne pouvons pas souvent faire face.
Deux territoires sont particuliers : la Polynésie française, indépendante en termes de représentation sportive et qui concourt avec une équipe nationale au championnat du monde, et la Nouvelle-Calédonie qui est aussi un vivier de champions pour le stand-up paddle. Nous sommes toujours délégataires sur la discipline mais le downwind, qui est cette discipline particulière du stand-up, nous a permis de faire émerger un champion du monde et un jeune de très haut niveau. Vous connaissez bien évidemment le drame des surfeurs réunionnais qui ne peuvent plus surfer sans prendre des risques suicidaires. C'était une ligue très importante pour nous. Elle était très structurée, avec un pôle qui fonctionne toujours avec un dispositif très particulier. Les jeunes athlètes vont à l'eau, encadrés par un dispositif très onéreux pour la collectivité mais qui nous permet toujours d'avoir des résultats très intéressants au niveau des championnats de France et des circuits internationaux. Le pôle espoir de la Guadeloupe est encadré avec une équipe technique régionale soutenue par la direction de la jeunesse et des sports locale, et un budget global qui doit avoisiner les 60 000 ou 80 000 euros. Mais un déplacement au championnat de France en métropole est onéreux. La Martinique offre un contexte particulier avec les vagues remarquables de la presqu'île de Tartane, et de plus en plus de structures accueillent les jeunes sur le reste de l'île. Le surf est très implanté à Saint-Barthélemy. Saint-Martin dispose de quatre structures.
L'attractivité de notre discipline bénéficie aussi au tourisme des îles. Pendant longtemps, La Réunion a communiqué sur la qualité exceptionnelle de ses vagues de notoriété mondiale. La Guadeloupe, très accueillante, est un territoire prisé des surfeurs qui viennent du monde entier. Il en est de même pour Saint-Barthélemy. Comme les autres disciplines du secteur nautique, chaque structure ou chaque club privé développe une activité économique.
Le parcours de haut niveau est assez restreint. Nous avons un pôle en Guadeloupe et un à La Réunion. En Martinique, nous allons essayer d'installer un nouveau pôle espoir, même si l'État n'y est pas favorable. Chaque ligue est en convention avec la fédération pour essayer de respecter le cadre d'intervention de nos missions institutionnelles en termes de formation, notamment de cadres. Un brevet professionnel, organisé sur la Guadeloupe, permettra de renforcer l'encadrement sur les Antilles. Notre cadre technique national est le coordonnateur de toutes les équipes techniques régionales. Il se déplace une fois par an pour trouver des solutions et conforter l'équipe d'encadrement. Ce dispositif est assez restreint et nous n'avons pas d'autres possibilités. Le tissu local est tout de même solide car le lien entre le rayonnement de nos îles ultramarines, le secteur d'activité touristique et l'esprit entrepreneurial des petites entreprises nous permet globalement de rester en vie.