Intervention de Guy Ontanon

Délégation sénatoriale aux outre-mer — Réunion du 23 mai 2018 : 1ère réunion
La jeunesse des outre-mer et le sport — Stratégies outre-mer du mouvement sportif national

Guy Ontanon, référent des territoires ultramarins de la Fédération française d'athlétisme (FFA) :

En ma qualité d'entraîneur national, il m'a été demandé en cours d'année de m'occuper de l'outre-mer. La Fédération française d'athlétisme est présidée par M. André Giraud depuis le mois de décembre 2016, avec un directeur technique national, M. Patrick Gergès, quatre directeurs techniques nationaux adjoints et quatre-vingt-huit cadres techniques sur l'ensemble des territoires, et notamment cinq cadres techniques répartis entre la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, La Réunion et la Nouvelle-Calédonie. Je viens en renfort de ces cadres techniques pour l'accès au haut niveau. Nous avons constaté que depuis 10 ou 12 ans ces terres de champions étaient nettement moins pourvoyeuses de médailles au niveau international. Aux derniers Jeux olympiques et au dernier Championnat du monde, seuls trois représentants de la Martinique et de la Guadeloupe étaient présents dans les équipes de France. Il y a une quinzaine d'années, les outre-mer représentaient environ 50 % de l'effectif.

En avril 2018, nous comptons 311 747 licenciés, avec 147 047 femmes et 164 700 hommes. Nous notons une progression de 1,2 % de licenciés. L'outre-mer représente environ 4,5 % de cet effectif total. En Guadeloupe nous avons 3 214 licenciés (1 746 femmes et 1 468 hommes) et 2 conseillers techniques spécialisés (CTS) ; en Guyane, 1 040 licenciés (526 femmes et 514 hommes) et 1 CTS ; en Martinique, 2 688 licenciés (1 346 femmes et 1 342 hommes) et 1 CTS ; à Mayotte, 139 licenciés (48 femmes et 91 hommes) ; en Nouvelle-Calédonie, 736 licenciés (320 femmes et 416 hommes) et 1 CTS ; à La Réunion, 5 668 licenciés (2 537 femmes et 3 131 hommes) et 1 CTS ; à Wallis-et-Futuna, 159 licenciés (67 femmes et 92 hommes).

La FFA s'implique fortement dans le projet de Paris 2024, olympique et paralympique, en engageant des moyens personnels, avec un cadre supplémentaire sur ces îles et en dégageant d'autres moyens. Notre plan de développement vise les 400 000 licenciés.

Depuis les deux dernières olympiades, les résultats au niveau international sont nettement en progrès, tant en nombre de médailles que de finalistes.

Nous avons environ 2 600 clubs. À l'horizon 2024, la FFA voudrait qu'environ 10 % de ces clubs soient en capacité d'accueillir le paralympique, de former des cadres et d'accompagner les athlètes handicapés.

Nous souhaitons aussi proposer une approche singulière pour chaque athlète, chaque entraîneur de haut niveau et chaque licencié, avec notamment un dispositif adapté pour les jeunes de l'équipe de France de football des moins de 16 ans (U16), un programme pédagogique pour les enfants de 4 à 16 ans, le Pass'Athlé qui vise à toucher l'ensemble des licenciés, y compris au niveau du troisième âge. Ce programme commence à être mis en place sur l'outre-mer. Nous souhaitons également nous intéresser à la marche nordique et aux trails, notamment à La Réunion où nous observons une forte demande.

La culture de la haute performance et de la gagne, par un meilleur accompagnement des athlètes et leur encadrement, n'est pas oubliée. Nous avons mis en place sur les territoires ultramarins un accompagnement en coaching des différents entraîneurs par transmission des savoirs et j'assume cette mission.

Nous souhaitons développer l'accueil des athlètes en situation de handicap dans les outre-mer, relancer le haut niveau et lutter contre la baisse de représentativité des ultramarins. Il faut amener la formation sur les territoires, amener des équipes qui formeront les différents entraîneurs de Martinique, de Guadeloupe, de La Réunion ou de Nouvelle-Calédonie.

Il faudra favoriser le rayonnement du sport français dans l'ensemble des compétitions internationales, y compris dans les jeux des îles et les Carifta games, compétition fabuleuse et vrai tremplin vers le haut niveau des jeunes sportifs, qui ont un fort impact en Guadeloupe, en Guyane et en Martinique.

Pour faciliter l'accès au haut niveau, il faudra relancer les rencontres inter-ligues Martinique, Guyane et Guadeloupe qui aujourd'hui, faute de moyens, sont difficiles, mais aussi par le biais de l'UNSS. Pour cela, nous allons reprendre des contacts avec le sport scolaire. Nous allons mettre en place, grâce à Ladji Doucouré, ancien champion du monde du 110 mètres haie, une opération du nom de Golden Blocks dont l'objectif est d'amener l'athlétisme au coeur des cités pour détecter les talents dans les outre-mer.

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