Nous n'arrivions pas à faire fonctionner le matériel. Le problème des téléphones satellites et de tous les systèmes d'alerte, c'est qu'ils doivent être utilisés régulièrement pour être opérationnels. La problématique de la formation des élus et des services est centrale.
On a aussi découvert, à Saint-Martin, que les faisceaux satellitaires pouvaient être saturés. Télécoms Sans Frontière et nous-mêmes avons servi de base arrière pour utiliser d'autres satellites moins sollicités.
Enfin, si vous n'avez pas d'énergie pour alimenter les terminaux, vous obtenez rapidement un effet domino.
On attend énormément de l'État et des préfectures, mais la loi renforçant la sécurité intérieure précise que tout le monde a un rôle à jouer, dès les premières heures.
Au demeurant, il ne s'agit pas seulement d'un problème ultramarin. Lors de la dernière crue de la Seine, on a perdu 30 à 40 % des capacités de télécommunications à Paris. Une coupure de courant dans l'un des arrondissements de la capitale et c'est l'effet domino assuré. Les Parisiens ne sont pas mieux préparés aux crises que les habitants de Marie-Galante ou de Saint-Martin. Les citoyens ne connaissent ni les centres d'hébergement d'urgence, ni la marche à suivre pour obtenir des informations.
L'outre-mer peut servir de laboratoire. Il faut mettre en oeuvre des moyens de communication simples et mener une politique volontariste de recrutement et de formation des radioamateurs. La France compte 1 radioamateur pour 7 000 habitants, contre 1 pour 400 aux États-Unis, alors que les risques sont similaires.