J'ai beaucoup appris avec les anciens. J'ai travaillé avec des chasseurs d'ouragans et de tornades.
Je connais bien la Martinique. J'ai déployé des réseaux radio sur les flancs du volcan, entre Le Morne-Rouge et l'observatoire de Fonds-Saint-Denis. Il y a là-bas des techniciens hors pair, mais ils sont noyés dans la paperasse et n'ont plus le temps de faire du terrain.
Parfois - ce fut mon cas -, votre administration ou votre entreprise ne vous permet plus d'innover et vous êtes obligés de passer à d'autres modes d'action, notamment associatifs.
Il est difficile pour nous, scientifiques et techniciens, d'avoir l'aura d'un sportif de haut niveau ou d'un artiste. Mais nous essayons de rendre aussi festive que possible la préparation de nos exercices.
Je souhaite enfin évoquer deux scientifiques qui m'ont particulièrement marqué.
Gustave Ferrié fut le premier à utiliser la radio pour contacter la Guadeloupe lors de l'éruption de 1902 en Martinique, qui causa 32 000 morts. Cette catastrophe a permis à Ferrié d'affiner ses émetteurs radio et de les déployer sur la tour Eiffel, qui échappa de ce fait au démontage. Les applications furent nombreuses, notamment le calcul des longitudes, qui donnera plus tard naissance au GPS.
Raoul Georges Nicolo, grand scientifique guadeloupéen, fut une figure de l'ombre du nucléaire et de l'énergie en France. Voilà plus de trente ans, il incitait déjà les Guadeloupéens à développer des systèmes propres et à s'affranchir des réflexions européennes. C'est ce que j'essaye de faire, le but étant aussi de rendre ces territoires indépendants des technologies existantes.