L'échelon intercommunal est déjà, de fait, mobilisé puisqu'il gère la plupart des équipements pour assurer l'hébergement en urgence d'environ 20 000 personnes. Ce chiffre reste modeste et témoigne des difficultés que nous rencontrerions en cas de crise générant des déplacements massifs de population. Toutes les collectivités, des communes au conseil départemental en passant par l'intercommunalité, doivent donc être mobilisées sur cette question pour construire une chaîne cohérente de mobilisation.
En ce qui concerne les moyens d'observation météorologiques, je constate que les besoins du territoire sont identifiés depuis longtemps mais que peu de progrès ont été faits dans ce domaine, notamment en matière de prévision des fortes pluies. Wallis-et-Futuna et Mayotte sont à l'heure actuelle les deux seuls territoires ultramarins à ne pas être équipés de radars. Or, un tel équipement nous permettrait de gagner un temps précieux sur l'alerte et de mettre ainsi davantage de personnes en sécurité. Je me permets donc d'insister auprès de vous, Mesdames et Messieurs les élus, sur cette question essentielle puisque rien ne justifie que Mayotte ne puisse pas bénéficier de ces équipements.
Je partage par ailleurs les observations du sénateur M. Abdallah Hassani en ce qui concerne l'importance de l'information. Or, il est très difficile pour les pouvoirs publics de diffuser cette culture du risque auprès de la population mahoraise. Nous devons pour cela passer par des intermédiaires comme les mosquées, les cadis, les médias traditionnels et les réseaux sociaux, mais aussi effectuer un travail de prévention directe dans les quartiers. Cela nécessite une fois encore une bonne coopération entre les services de l'État et les collectivités, notamment les communes. Cela est d'autant plus important que la culture du risque, et particulièrement des cyclones, n'est pas aussi présente à Mayotte que dans d'autres îles d'outre-mer, comme en témoigne la prégnance de l'habitat précaire. Il s'agit donc d'un travail de longue haleine, qui nécessite de répéter sans arrêt les mêmes informations et de se donner les moyens de diffuser ces messages de la manière la plus pédagogique qui soit en adaptant nos modes de fonctionnement aux spécificités mahoraises.