Intervention de Dominique Sorain

Délégation sénatoriale aux outre-mer — Réunion du 29 mai 2018 : 1ère réunion
Risques naturels majeurs en outre-mer — Visioconférence avec mayotte

Dominique Sorain, préfet :

Je me permets d'indiquer qu'un document apportant des éléments d'information sur les thèmes de la trame de cette visioconférence vous a déjà été adressé hier, mais que nous sommes bien sûr disposés à répondre à vos interrogations par voie orale.

Au plan théorique, la chaîne de commandement est organisée à Mayotte de la même manière que dans les autres départements. La préfecture, chargée de l'animation entre les services de l'État concernés et les collectivités, accueille le poste de commandement. Notre territoire souffrant d'un déficit d'attractivité, nous manquons toutefois de personnel, ce qui limite notre capacité à mobiliser les moyens humains civils nécessaires à la gestion de crise. Ce problème ne concerne pas les forces de l'ordre militaires dont les agents sont soumis à des règles d'affectation différentes.

En matière de prévention, nous enregistrons un certain retard dans le déploiement des plans communaux de sauvegarde mais je souhaite surtout attirer votre attention sur la nécessité de mener une réflexion avec les communes pour accélérer le processus d'élaboration des plans de prévention des risques naturels. Il s'agit du défi principal auquel nous sommes confrontés car Mayotte est un territoire de 375 kilomètres carrés avec une densité de population comparable à celle de la région parisienne.

Sur la question des moyens matériels, le Service départemental d'incendie et de secours (SDIS), constitué de 250 personnes, est doté des principaux instruments d'intervention. Il ne fait aucun doute qu'en cas de crise majeure nous serions rapidement confrontés à la nécessité de recourir à des moyens matériels extérieurs. En ce qui concerne les moyens des autres administrations, la gendarmerie possède le seul hélicoptère du territoire. Cela nous pose des difficultés considérables puisqu'il y a deux mois, par exemple, l'hélicoptère était immobilisé pour sa révision alors que nous devions surveiller les barrages. L'armée possède suffisamment de camions pour intervenir efficacement en cas de crise, sous réserve que le réseau routier ne soit pas trop endommagé, ce qui est l'une de nos craintes principales. Les moyens nautiques mobilisables, enfin, sont dérisoires puisque nous disposons de deux vedettes de la gendarmerie maritime dont la capacité est très limitée et d'une barge de la marine nationale permettant d'embarquer une quinzaine de personnes. Nos moyens matériels sont donc extrêmement faibles et ne permettent pas de gérer une crise de grande ampleur, ce qui nous rend dépendants des ressources dont dispose La Réunion, elles-mêmes limitées.

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