Ensuite, vous avez évoqué la question délicate de la circulation de l’information et de la vigilance. Je ne prétends pas y apporter une réponse définitive. Il faudra, avec beaucoup d’humilité, continuer à apprendre des événements qui se sont produits pour améliorer, encore et encore, notre niveau de réactivité et notre capacité à affronter des phénomènes difficiles à appréhender.
En l’occurrence, les prévisions météorologiques donnaient à penser – je ne mets en cause personne en disant cela – que le phénomène climatique serait intense, certes, mais passager. C’est la raison pour laquelle le classement en vigilance orange avait été décidé.
Or, durant la nuit de dimanche à lundi, entre 2 et 4 heures du matin, il est apparu que ce phénomène, qui devait transiter au-dessus de l’Aude, est devenu stationnaire, avant de se déclencher avec une intensité jamais vue. Le préfet de l’Aude a activé, très tôt dans la nuit, le centre opérationnel départemental et le classement en vigilance rouge a été décidé. Mais, nous le savons tous, faire circuler une information dans de bonnes conditions à 3 heures du matin est tout sauf facile.
Nous pouvons féliciter les secours, bien sûr, mais nous devons encore faire des progrès, car nous ne saurions nous satisfaire d’un tel bilan.
Le dernier grand épisode climatique de cet ordre qu’a connu ce département remonte à 1999. La pluie était tombée pendant quarante-huit heures et l’on avait déploré vingt-six décès – je parle sous le contrôle des sénateurs qui, si j’ose dire, se souviennent dans leur chair de ce drame.
À la suite de cet épisode, des décisions ont été prises ; des travaux ont été financés ; deux plans ont été mis en œuvre, le premier mobilisant 80 millions d’euros, le second de 20 millions à 30 millions d’euros ; des transformations de l’urbanisme ont été envisagées ; des digues ont été construites.
Tout indique –en tout cas, c’est ce que m’ont dit les élus locaux – que notre niveau de réponse s’est amélioré depuis 1999 et que, sans les décisions prises depuis lors, le bilan aurait été bien plus terrible encore.
On peut bien sûr s’interroger sur les moyens d’améliorer encore notre réponse collective, mais, en matière de mobilisation pour la sécurité civile, l’Aude est souvent présentée comme un département pilote, parce que le risque y est élevé. Vous pouvez compter sur le Gouvernement pour veiller à améliorer encore notre niveau de réponse !