Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du 16 octobre 2018 à 14h30
Questions d'actualité au gouvernement — Projet de loi sur l'école

Jean-Michel Blanquer :

Madame la sénatrice Brulin, je vous remercie de votre question, qui me permet d’évoquer le très important projet de loi qui sera soumis à l’examen du Sénat au début de l’année prochaine. J’ai souvent entendu les sénatrices et les sénateurs demander la tenue de débats de fond sur les questions d’éducation. Nous en avons déjà eu certains, mais la discussion de ce projet de loi représentera évidemment à cet égard une occasion toute particulière.

L’abaissement à trois ans de l’âge de la scolarisation n’est pas une mesure prise de façon inopinée : elle a été annoncée par le Président de la République voilà plusieurs mois, à l’occasion des assises de la maternelle. Son inspiration s’inscrit dans la grande ligne de l’histoire de la République. On ne change pas l’âge de la scolarité obligatoire tous les jours ; c’est la troisième fois que cela arrive. La France deviendra le pays du monde où l’instruction obligatoire commence le plus tôt.

Cette évolution devrait tous nous rassembler. D’ailleurs, madame la sénatrice, vous avez rappelé que votre groupe la proposait dans des programmes précédents.

Il faudrait se demander pourquoi les majorités successives n’avaient jusqu’à présent pas pris cette mesure, dont on parle pourtant depuis quinze ans. Il y a, certes, quelques petits obstacles, mais ils ne sont rien par rapport à l’objectif social fondamental de scolariser chaque année 20 000 élèves de plus. Entre trois à six ans, c’est un âge clé de la vie pour agir contre les inégalités sociales, qui se reflètent notamment dans la maîtrise du langage.

Vous devriez donc soutenir cette mesure sociale, qui sera accompagnée des dispositions techniques nécessaires. Bien entendu, nous respecterons la Constitution : il y aura des compensations pour les communes.

Quand Jules Ferry a instauré l’instruction obligatoire, il a dû lui aussi affronter de nombreuses oppositions, parce qu’il imposait aux communes une obligation. Mais quelle belle obligation c’était !

Travaillons ensemble sur cette mesure et sa compensation, qui sera effective. Il est dommage de cultiver des inquiétudes a priori, alors qu’il s’agira d’un très grand progrès démocratique. Nous aurons largement l’occasion d’en débattre, ce dont je me réjouis.

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