Notre groupe s’associe pleinement à tous les messages de solidarité qui ont été adressés aux victimes des tragiques événements de l’Aude.
Monsieur le ministre de la culture, le Président de la République s’est rendu la semaine dernière en Arménie, à Erevan, pour participer au dix-septième sommet de l’Organisation internationale de la francophonie. Ce sommet fut l’occasion pour la communauté francophone d’élire un nouveau secrétaire général. L’élection de la Rwandaise Louise Mushikiwabo pose question : d’une part, à la suite des événements et du génocide de 1994, les autorités rwandaises n’ont plus reconnu le français comme langue officielle et ont mené une politique d’anglicisation massive ; d’autre part, le Rwanda n’est pas un grand défenseur des droits de l’homme, qui sont pourtant au cœur du projet francophone.
Ces constats nous imposent de revoir notre approche de la francophonie, en France, en Europe et dans le monde.
En France, nous pouvons soutenir l’action de M. le ministre Blanquer lorsqu’il fait de l’enseignement du français une priorité absolue de l’éducation nationale. Depuis plus de deux siècles, le français est au cœur du projet républicain et de l’intégration nationale.
En Europe, le Brexit représente une chance pour dynamiser l’usage du français dans les institutions européennes. Nous ne pouvons pas accepter que notre langue perde du terrain, alors même que le Royaume-Uni est en voie de quitter l’Union européenne.
Dans le monde, enfin, la France doit être le moteur d’une francophonie active, conquérante et ambitieuse. En 2050, près de 700 millions de personnes dans le monde parleront français : c’est une chance économique, culturelle et politique incroyable pour notre pays !
Le français doit être, plus que jamais, un vecteur d’influence. Mais pour cela, monsieur le ministre, il faut une stratégie, des moyens et la volonté politique de faire prospérer cet espace culturel unique au monde. Quels moyens allez-vous allouer au rayonnement du français dans le projet de loi de finances pour 2019, et quelle est votre stratégie pour promouvoir notre langue en Europe et dans le monde ?