Ma question s’adresse à M. le Premier ministre. Elle porte sur le référendum qui sera organisé en Nouvelle-Calédonie le 4 novembre prochain.
Monsieur le Premier ministre, à cette date, les Calédoniens seront appelés à décider de leur avenir. Ce qui est en jeu, c’est notre destin commun, celui de notre communauté nationale : ce sera la France ou l’indépendance.
Vous avez décidé de vous taire, de ne pas faire valoir votre préférence devant ce choix, au prétexte que le rôle de l’État se résumerait à organiser la consultation dans la plus stricte neutralité et à présenter dans une parfaite impartialité –ce sont vos mots – les conséquences du choix de l’indépendance ou du maintien au sein de la France.
Mais vous n’êtes malheureusement pas seul à adopter cette attitude ! Aucun président d’aucune formation politique nationale, à l’exception notable de Laurent Wauquiez, que je veux remercier ici, n’a pris la peine de faire campagne chez nous. Où était M. Castaner, délégué général de La République en Marche ? Où étaient les membres de votre gouvernement ? Pourquoi une telle gêne à s’engager, à dire sa préférence, alors que nous avons la France en partage ?
Monsieur le Premier ministre, nous sommes nombreux à nous inquiéter de ce détachement, alors que, selon toute vraisemblance, une très large majorité de Calédoniens choisira d’ancrer la destinée de leur territoire dans la France.
Que se passera-t-il au lendemain de ce scrutin ? Vous avez annoncé que vous prendriez l’initiative de réunir les responsables des forces politiques calédoniennes, quel que soit le résultat. Mais pour quoi faire ? Pour nous convaincre que ce référendum n’était finalement qu’une péripétie et qu’il s’agit de continuer comme avant ? Finirez-vous au contraire par admettre que la lecture indépendantiste de l’accord de Nouméa a vécu ?
Pouvez-vous prendre l’engagement que vous tiendrez compte de la volonté exprimée le 4 novembre par la majorité des Calédoniens et que le résultat de ce référendum ne leur sera pas confisqué ?