Intervention de Édouard Philippe

Réunion du 16 octobre 2018 à 14h30
Questions d'actualité au gouvernement — Situation en nouvelle-calédonie

Édouard Philippe :

Monsieur le sénateur Frogier, nous avons l’habitude d’échanger à propos de la Nouvelle-Calédonie. Dès ma nomination, j’ai souhaité rencontrer l’ensemble des acteurs politiques de la Nouvelle-Calédonie pour mieux comprendre, intimement, ce qui était en jeu pour toutes les parties, pour appréhender la logique très particulière, tout à fait exceptionnelle, des discussions engagées au moment de la négociation des accords de Matignon, lesquels ont guidé pendant trente ans la transformation de la Nouvelle-Calédonie.

Je ne crois pas que, à l’occasion de ces rencontres, de ces échanges, nous ayons, vous, moi ou une autre partie, adopté des postures. Au contraire, nous avons à chaque fois essayé de nous parler et, je le crois, de nous comprendre.

J’ai eu l’occasion de dire publiquement à l’ensemble des parties quelle était la position du Gouvernement s’agissant du référendum qui sera organisé le 4 novembre. C’est la position d’une des parties à l’accord, tenue par cet accord, déterminée à faire en sorte qu’il soit exécuté dans toutes ses stipulations, parce c’est le chemin d’une réconciliation, de la construction d’un avenir commun.

Il m’est apparu, ainsi qu’à d’autres chefs de gouvernement avant moi, qu’il convenait que l’État soit impartial dans l’organisation de cette consultation du 4 novembre. En effet, rien ne serait pire, monsieur le sénateur – et je pense qu’au fond de vous-même vous en convenez – que de donner le sentiment à l’une ou l’autre des parties en présence que tel ne serait pas le cas.

Après que les électeurs se seront exprimés, le Gouvernement entendra évidemment l’expression du suffrage. Comment pouvez-vous en douter, monsieur le sénateur ? Mais, quel que soit le résultat – je suis de ceux à qui l’expérience a appris à se méfier des résultats prétendument connus à l’avance en matière de scrutins –, il faudra continuer à parler. Personne ne gagnerait quoi que ce soit à ce que les tensions, les incompréhensions renaissent, à ce que l’une des parties nie la légitimité des positions de l’autre.

C’est la raison pour laquelle nous prendrons un certain nombre d’initiatives après le scrutin pour faire en sorte que l’avenir de la Nouvelle-Calédonie se construise dans la bonne foi, avec des femmes et des hommes qui veulent s’engager pour une vie en commun. Nous avons tous à y gagner : la Nouvelle-Calédonie et la République.

C’est la ligne que je me suis fixée dès ma nomination, c’est la ligne qui a été rappelée par le Président de la République à l’occasion de son déplacement en Nouvelle-Calédonie ; je n’en bougerai pas, car je pense que c’est la bonne.

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