Je salue les initiatives déjà prises par le Sénat pour maintenir le budget du POSEI. Depuis près de deux ans, nous sensibilisons l'ensemble de nos interlocuteurs à Paris et à Bruxelles sur ces questions car le Brexit et ses conséquences nous préoccupent. Comme l'a rappelé à l'instant le président Magras, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, s'est engagé au maintien de l'enveloppe POSEI, tandis que le Parlement européen prenait une position concordante très claire. Dans ces conditions, et sur la base du contexte qu'avec votre aide et celle d'autres institutions nous avions aménagé, nous étions confiants et avons été surpris et très déçus de l'annonce d'une coupe budgétaire. Nous avons immédiatement engagé une série de démarches, aujourd'hui à Paris auprès des autorités politiques nationales, et demain à Bruxelles où les représentants des autres régions ultrapériphériques des Canaries, des Açores et de Madère se joindront à nous pour parler d'une même voix. Ensemble nous rencontrerons les eurodéputés et les commissaires européens concernés, M. Phil Hogan, en charge de l'agriculture et du développement rural, Mme Corina Cretu, en charge de la politique régionale, et M. Pierre Moscovici, en charge des affaires économiques et financières. Nous engageons ainsi une campagne de mobilisation et de sensibilisation afin d'obtenir que, dans la suite du processus institutionnel, le Conseil ne confirme pas l'avis de la Commission.
Je souhaite souligner que les agricultures des RUP ont longtemps souffert d'un retard de plusieurs décennies en matière de soutien financier puisque le POSEI, initialement réservé aux seuls départements français, est né fin 1989. Ce processus doit poursuivre sa dynamique de progression et non se replier comme le fait aujourd'hui la PAC. Il ne faut pas céder au mouvement de restrictions budgétaires dicté par le Brexit car entraver la dynamique actuelle mettrait à bas les économies agricoles de nos RUP. En effet, l'Europe supprimant les barrières douanières, nos agricultures seraient prises en étau entre la diminution des tarifs douaniers qui les expose à une concurrence accrue et la baisse du budget de l'aide au développement. L'abaissement des tarifs douaniers, qui induit une baisse des prix sur le marché européen, notamment des produits tropicaux, aurait plutôt dû justifier une élévation des aides accordées à nos RUP dans la mesure où il majore pour nos entreprises l'impact des surcoûts de production.