La filière banane de Guadeloupe et Martinique s'est organisée et structurée avec une coopérative dans chaque île qui encadrent 600 producteurs et 6 000 salariés. Les producteurs ont fait des efforts pour adhérer à la dynamique de développement durable dans le cadre du plan « banane durable » et ont réduit l'usage des intrants chimiques et des produits phytosanitaires de 75 % en dix ans. Nous avons créé un institut technique pour faire la promotion de nouvelles techniques de production et un dispositif de commercialisation unique sur le marché européen. Tous ces efforts de structuration et de marketing faisant la promotion de la « banane française » pourraient être réduits à néant par une baisse du POSEI car nous ne serions plus en mesure de compenser les écarts de rémunération avec les pays voisins d'Amérique du sud et centrale ou d'Afrique. Le POSEI permet en effet de compenser environ 90 % de ces écarts. L'impact social serait important puisque cela représente 10 000 emplois directs et indirects en Martinique et en Guadeloupe, 20 000 dans les Canaries et à Madère, et 500 à Dunkerque. Fragiliser ce dispositif compromettrait les efforts fournis depuis 20 ans. La baisse du POSEI aurait un effet cumulatif avec l'impact des accords commerciaux européens et la baisse des tarifs douaniers. Nous avons l'impression que l'agriculture est trop souvent la monnaie d'échange dans le cadre des tractations européennes, et encore davantage celle des DOM. Dans une approche macroéconomique, cette question paraît négligeable alors que les conséquences peuvent être catastrophiques à l'échelle des territoires.