Le rhum est une bonne illustration de la nécessité du maintien de l'aide européenne actuelle. Lors d'une récente réunion des producteurs de rhum des Caraïbes, à laquelle participaient notamment la Jamaïque, Trinidad, Sainte-Lucie ou encore la République dominicaine, il a été confirmé que ces pays ne produisaient plus de canne et fabriquaient leur rhum avec de la mélasse importée, non plus de la zone Caraïbe - auparavant le Guyana était gros pourvoyeur - mais des îles Fidji et du Pakistan. Dans le même temps, les producteurs de rhum des DOM sont tenus par le règlement communautaire 110-2008 à n'utiliser que des cannes ou des mélasses du cru. Ces deux modèles de production illustrent parfaitement les contradictions de l'Union européenne et les difficultés concurrentielles que nous devons affronter. Les prix de revient sont environ 7 fois supérieurs à ceux de nos voisins. Cette injonction faite aux producteurs locaux a en réalité la vertu de dynamiser et de renforcer l'agriculture locale. Mais ce bon travail, nous ne pouvons le poursuivre qu'avec le maintien, voire le renforcement du POSEI. Or, les aides aux intrants pour la distillerie agricole sont les mêmes depuis quinze ans alors que la production a doublé.