Je ne suis pas entièrement convaincue par le discours sur la dégradation du travail. Dans le travail aujourd'hui, il n'y a pas un chef qui dit et tout le monde qui exécute. Il y a du travail en réseau, de la coopération - même dans le travail d'usine, si tant est qu'on ait encore une industrie. D'ailleurs, je pense que la perte du sens du travail est en partie liée au développement d'emplois de services. Peut-être aussi que les plus âgés ont baissé les bras sur la transmission. Nous avons le devoir de dire aux jeunes que l'avenir n'est pas forcément ailleurs. Peut-être que les salaires sont plus élevés en Angleterre ou en Suisse, mais qu'en est-il de la protection sociale ? Cette protection a un coût. Les gens partent et reviennent parce qu'ils se rendent compte que la France, ce n'est pas si mal que ça. Il faut insuffler de l'espérance à la jeunesse.