Monsieur le sénateur Boutant, je vous prie de bien vouloir excuser le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, qui est en déplacement au Mexique.
Vous l’avez fort bien rappelé, il s’agit, avec l’affaire Khashoggi, du meurtre, dans une enceinte diplomatique, d’un journaliste saoudien contributeur régulier à la presse internationale. Ce crime constitue de surcroît une grave atteinte à la liberté de la presse et aux droits les plus fondamentaux. Vous avez raison de souligner qu’il ne s’agit pas d’un simple fait divers. Cet événement d’une extrême gravité suscite à juste titre l’indignation de la communauté internationale et appelle, de la part des autorités saoudiennes, une réponse transparente et exhaustive.
C’est ce que la France et ses partenaires ont demandé à l’Arabie saoudite. C’est l’objet de nos entretiens avec nos homologues saoudiens à tous les niveaux, y compris entre le Président de la République et le roi Salmane, hier, et entre le ministre des affaires étrangères et les autorités saoudiennes.
Les autorités saoudiennes ont reconnu le caractère de « meurtre » s’attachant à la mort de M. Khashoggi. Cependant, elles n’ont pas encore, à ce jour, établi les circonstances exactes de cette mort ni les responsabilités engagées.
La France demande que les enquêtes qui sont diligentées fassent toute la lumière sur la manière dont un tel meurtre a pu être commis. Nous l’attendons de l’Arabie saoudite. Nous avons avec ce pays une relation politique et stratégique forte, fondée sur des intérêts communs, qui crée aussi des attentes, notamment en matière de respect des droits de l’homme : nous vérifierons qu’elles sont bien prises en compte. Nous le devons d’abord à la famille et aux proches de M. Khashoggi.
La France n’hésitera pas à prendre, en lien avec ses partenaires – comme vous l’avez souligné, il ne saurait y avoir, dans ce domaine, d’action isolée –, des sanctions internationales contre les coupables.