Ma question s’adresse à M. le Premier ministre.
Aujourd’hui, les 281 salariés de l’aciérie Ascoval de Saint-Saulve, dans le Nord, et, avec eux, plus de 1 000 emplois indirects dans les entreprises des Hauts-de-France sont au bord du précipice.
L’avenir de ce fleuron de la sidérurgie française, laquelle n’en compte plus beaucoup, est en jeu. La justice a accordé à Ascoval, placée en redressement judiciaire, deux semaines de sursis supplémentaires pour trouver un repreneur. Il ne faudrait pas que ce soient deux semaines pour rien !
Le groupe Vallourec, qui détient 40 % de l’usine, refuse d’apporter le soutien financier demandé par Altifort, candidat à la reprise. Or, sans Vallourec, personne n’accepte de s’engager. Les deux groupes s’écharpent sur les chiffres, le coût de revient ou la productivité des équipes. Or ce n’est pas de coûts ou de chiffres qu’il s’agit, mais de femmes et d’hommes, de vies entières consacrées depuis des générations à cette usine dont l’avenir est désormais suspendu au bon vouloir des actionnaires !
L’État fait partie de ces derniers, puisqu’il détient 15 % du capital de Vallourec. Il lui incombe donc de prendre toutes ses responsabilités, de trouver des financements, de soutenir ces emplois.
Monsieur le Premier ministre, madame la secrétaire d’État, où est la cohérence entre vos paroles et vos actes, quand vous déclarez la lutte contre le chômage tout en abandonnant les salariés ? Je vous le demande au nom de tous ces salariés, de leurs familles, de tous les élus. Pourquoi refusez-vous de mettre les moyens nécessaires au sauvetage de cette entreprise ? Toute politique industrielle en France est-elle abandonnée au profit de la start-up nation, un modèle qui promeut le chacun pour soi ?