Intervention de Marc Fesneau

Réunion du 25 octobre 2018 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Brexit

Marc Fesneau :

Madame la sénatrice Canayer, les discussions entre le négociateur européen et le Royaume-Uni n’ont malheureusement pas permis, à ce stade, d’aboutir à un accord sur l’ensemble des modalités de retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne. Les négociations ont, de nouveau, principalement achoppé sur la question irlandaise. Notre objectif, sur ce point, est de trouver une solution conforme à ce que l’on appelle le Good Friday agreement, permettant d’éviter le rétablissement d’une frontière au sein de l’Irlande et, en même temps, de ne pas porter atteinte à l’intégrité du marché unique européen. Cette solution doit encore être trouvée avec les Britanniques, qui, pour l’heure, ont rejeté les propositions européennes.

Dans ce contexte, les chefs d’État et de Gouvernement ont réaffirmé leur confiance dans le négociateur européen, leur volonté de rester unis dans cette négociation et la pertinence du mandat donné à Michel Barnier. Cette solidité de l’ensemble des partenaires européens sur un sujet aussi important est précieuse.

Ils ont indiqué, en outre, qu’un conseil européen extraordinaire pourrait être convoqué à tout moment si des progrès décisifs étaient réalisés avant le conseil européen du mois de décembre prochain.

Nous gardons confiance dans la négociation, mais, comme vous l’avez souligné, madame la sénatrice, l’urgence est bel et bien là. En effet, compte tenu des contraintes de ratification par le Parlement européen et par le Parlement britannique, la solution doit être trouvée très rapidement. Des choix politiques lourds doivent être opérés par les autorités britanniques. Les incertitudes qui pèsent sur l’issue des négociations soulignent plus que jamais la nécessité de nous préparer à toutes les éventualités, y compris celle de l’absence d’un accord : c’est notre responsabilité.

C’est la raison pour laquelle le Parlement a été saisi d’un projet de loi habilitant le Gouvernement à adopter par ordonnances les mesures propres à nous préparer au Brexit, en particulier celles que rendrait nécessaires l’absence d’un accord, sur les sujets du droit au séjour et du droit au travail des ressortissants britanniques sur le territoire français, de la situation des Français entrant au Royaume-Uni ou de l’aménagement des infrastructures de contrôle aux frontières.

À vous qui êtes particulièrement concernée par le Brexit, je veux enfin signaler, madame la sénatrice, que le Gouvernement a décidé de nommer un coordonnateur pour étudier, port par port, les situations et les difficultés qui pourraient être rencontrées et les solutions à apporter dans la perspective du Brexit.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion