Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, permettre à un professionnel de remplacer un aidant à domicile plusieurs jours d’affilée, afin que celui-ci puisse partir l’esprit léger et tranquille, se ressourcer, s’occuper de lui, est, à l’heure actuelle, un rêve inaccessible pour la majorité des aidants. La faute en revient à un cadre réglementaire inadapté et à un manque de financements.
En effet, la réglementation en vigueur contraint actuellement à faire se succéder plusieurs relayeurs auprès d’un aidé en cas d’absence de l’aidant principal, conformément aux conventions collectives des services à la personne, qui limitent la durée maximale de présence continue à dix ou douze heures.
Or, comme le soulignait la députée Joëlle Huillier dans son rapport au Premier ministre, « les relayeurs expriment tous le fait qu’ils vivent les temps de présence trop courts comme une forme de maltraitance. […] Le consensus semble se faire sur un idéal a minima d’un seul intervenant sur une durée de trente-six heures ».
Dès lors, il est nécessaire que l’État, les collectivités locales et les partenaires sociaux du secteur de l’aide à domicile se coordonnent et s’engagent dans un échange constructif pour contribuer à faire évoluer cette situation. Pour ce faire, il est également nécessaire de pouvoir s’appuyer sur des travaux documentés et solides, afin d’apporter les modifications législatives nécessaires à l’encadrement du statut de relayeur.
Enfin, il est nécessaire d’harmoniser le coût du service de relayage, afin que le reste à charge pour les familles soit raisonnablement acceptable, grâce à un financement pérenne et régulier prévu dans le cadre d’une politique publique de subventionnement en faveur de l’aide au répit et, plus particulièrement, de l’aidant.
L’expérimentation prévue à cet article est nécessaire pour parvenir à une analyse plus fine et précise de l’ensemble de ces éléments, et apporter des solutions adaptées pour favoriser le développement du relayage.