Intervention de Jocelyne Guidez

Réunion du 25 octobre 2018 à 15h00
Reconnaissance des proches aidants — Vote sur l'ensemble

Photo de Jocelyne GuidezJocelyne Guidez :

Madame la secrétaire d’État, vous ne pouvez pas mesurer mon désarroi, au moment où le Sénat s’apprête à adopter ma proposition de loi.

Votre intervention, et l’expression de vos positions sur chaque amendement et chaque article montrent l’absence de réelle considération de ce gouvernement pour l’initiative parlementaire. Les aidants ne s’y tromperont pas.

Vous n’avez présenté aucun amendement. Ce discours stérile n’est pas plus à la hauteur de l’enjeu que le renvoi en commission que vous aviez fait adopter au début de l’année 2018 sur le texte du député Pierre Dharréville.

Malgré la présentation en juin dernier de mon initiative auprès du cabinet de Mme la ministre des solidarités et de la santé, votre collègue avouait, au début du mois d’octobre, devant mon groupe politique, qu’elle n’avait pas connaissance de son contenu. Pourtant, mes demandes de coconstruction étaient régulières. J’ai dû attendre quarante-huit heures avant la séance publique, et après que les arbitrages ont été rendus, pour que le Gouvernement me propose d’en discuter ! C’est tout bonnement de l’amateurisme et de l’irrespect pour le Parlement et, plus encore, pour les proches aidants.

Ce texte sera examiné le 6 décembre prochain à l’Assemblée nationale. Oserez-vous tenir votre majorité pour qu’elle le retoque ? Oserez-vous asservir à ce point l’Assemblée nationale ? Oserez-vous expliquer à votre majorité qu’il faudra, la veille du Téléthon, refuser d’apporter le soutien, l’assistance et l’accompagnement réclamés par les proches aidants ? Oserez-vous inscrire dans le projet de loi Dépendance des mesures identiques, ayant la même finalité, que celles que vous avez balayées d’un revers de main, une année auparavant ? Oserez-vous donc, pour des raisons politiques de recherche de paternité d’un texte, ne pas entendre la détresse des proches aidants et prendre cette population en otage, au point de les laisser dans l’isolement ?

Madame la secrétaire d’État, si ce projet est le vôtre, je vous souhaite bien du courage ! Du courage pour regarder en face les personnes concernées, et leurs représentants, en leur disant que vous entendez leurs préoccupations, alors que vous avez bloqué l’adoption des mesures qu’ils demandent !

J’en appelle donc à la raison. J’en appelle surtout à l’intime conviction des députés de votre majorité, pour qu’ils comprennent que le courage politique, c’est de se battre pour ses convictions et l’intérêt général. S’ils n’arrivent pas à nous rejoindre sur cet enjeu humain et transpartisan, alors la démocratie meurt à petit feu, car les Français, eux, soutiennent ces mesures.

Ici, il ne s’agit pas d’ouvrir la boîte de Pandore, bien au contraire. Il s’agit d’apporter simplement des mesures de justice, attendues, souhaitées, désirées et salutaires.

Sachez, madame la secrétaire d’État, que je suis déterminée. Trop de proches aidants attendent cette loi. Aujourd’hui, le Gouvernement n’a pas été capable de me démontrer que mes propositions n’étaient pas acceptables.

Mes chers collègues, votons d’une seule voix !

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