Intervention de Jean-Yves Le Drian

Réunion du 30 octobre 2018 à 14h30
La crise migratoire : quelle gestion européenne — Débat interactif

Jean-Yves Le Drian :

Monsieur le sénateur Jean-François Rapin, la question du Brexit et celle du Calaisis ne sont pas à proprement parler liées. Il faut déconnecter ces deux sujets. La situation à la frontière avec le Royaume-Uni est liée à la non-appartenance de celui-ci à l’espace Schengen. Par conséquent, son retrait de l’Union européenne n’aura pas de conséquence directe, en termes de droit, par rapport à la situation actuelle : il n’y a donc pas de spécificité à mettre en œuvre sur les migrations. Le retrait du Royaume-Uni n’emportera pas de conséquence sur ce point.

Comme vous le savez, au mois de janvier dernier, à Sandhurst, lors d’une rencontre à laquelle j’ai eu l’honneur de participer, la France et le Royaume-Uni se sont accordés sur un protocole additionnel aux accords du Touquet, qui prévoit notamment un centre conjoint d’information et de coordination visant à faciliter les échanges d’informations entre les services de police et de renseignement dans la lutte contre les filières d’immigration irrégulières. Par ailleurs a été mis au point un dispositif pour accélérer les transferts vers le Royaume-Uni, en particulier pour les mineurs isolés. Enfin, un accord a été trouvé sur des actions conjointes en direction des pays d’origine et de transit, sur le modèle de ce que nous faisons au Niger.

Ces principes-là seront poursuivis, quelle que soit la décision britannique. Ils sont en effet indépendants du dispositif et de l’accord du mois de juin dernier et des perspectives renforcées du dernier Conseil européen.

Par ailleurs, les modifications des accords du Touquet, qu’il faut mettre en œuvre de manière très concrète, ont été accompagnées d’un versement britannique pour financer la sécurisation des infrastructures de transport, l’hébergement et la prise en charge des personnes vulnérables, ainsi que l’éloignement des migrants en situation irrégulière. La mise en œuvre de ces engagements est réelle : elle progresse à un rythme qui nous paraît satisfaisant, même si l’ensemble de ces dispositifs n’a pas permis de régler l’existence de lieux de campement provisoires et d’attente que vous avez évoqués. Récemment, une intervention policière a eu lieu pour évacuer le camp de Grande-Synthe.

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