Intervention de Sophie Primas

Réunion du 30 octobre 2018 à 14h30
Questions d'actualité au gouvernement — Politique étrangère du gouvernement

Photo de Sophie PrimasSophie Primas :

Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, ma question s’adresse à M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères.

Monsieur le ministre, vous le savez mieux que quiconque, dans une Europe et un monde pleins de tensions, la diplomatie est l’art de jeter des ponts qui permettent le dialogue au-delà des différences. Voilà qui devrait conduire à bannir toute forme de propos inutilement blessants pour nos interlocuteurs dont la légitimité démocratique n’est pas contestable, même si le résultat ne nous plaît pas.

Malheureusement, quand j’écoute certaines déclarations du Président de la République, je doute de notre capacité à être ceux qui maintiennent le lien et qui unissent. C’est pourtant le rôle que la France a toujours assigné à sa diplomatie.

Est-il constructif de déclarer à propos de deux dirigeants européens : « Ils ont raison de me voir comme leur principal opposant » ? Est-ce le rôle du chef de l’État de parler de certains de ses collègues européens en ces termes : « Que font ces esprits fous » ? Un Président ne devrait pas dire ça !

Le combat contre le nationalisme est un vrai combat. C’est un combat exigeant. Il s’agit de mettre toutes nos forces dans la reconstruction d’une Europe exigeante sur les valeurs, qui doit à la fois panser les plaies d’un divorce douloureux, écouter les peuples et se consacrer aux grands projets.

Depuis quelques mois, nos relations avec nos voisins européens se sont dégradées.

Au-delà de l’Europe, les tensions demeurent avec la Russie, et après un départ en fanfare aux côtés de Donald Trump, la réalité aujourd’hui est bien différente.

Monsieur le ministre, vous êtes connu pour votre sens de la mesure et pour votre habileté. Le Breton que vous êtes sait qu’il faut contrôler ses émotions si l’on veut être respecté et efficace.

Ne croyez-vous pas que la voix de la France a beaucoup à perdre si elle se laisse trop souvent aller à l’anathème de la bouche même de son Président ?

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