Je vais être assez brève car je partage beaucoup de ce qu'ont dit mes collègues.
Je pense qu'il y a un réel fossé entre le fait de déclarer la lutte contre les violences faites aux femmes comme grande cause nationale et les arbitrages budgétaires sur les financements dédiés à cet objectif, notamment dans le PLF 2019. En effet, on demande aux associations dites de terrain d'accomplir des missions de service public, mais on ne leur donne ni les moyens financiers, ni les moyens humains pour y parvenir. Roland Courteau l'a dit, quand nous avions encore nos réserves parlementaires, beaucoup d'entre nous aidions les associations. Elles ne peuvent plus compter sur ce soutien aujourd'hui. Les emplois aidés, c'est aussi terminé !
Je rappelle que les associations fonctionnent la plupart du temps grâce à des bénévoles. Pour recevoir des subventions, elles doivent boucler des dossiers qui leur demandent des heures de travail et s'il y a la moindre erreur, elles sont déboutées et doivent tout recommencer ! À mon sens, on leur demande beaucoup et on leur donne peu.
S'il me paraît important d'insister sur le caractère interministériel du financement de la politique d'égalité entre les femmes et les hommes, parce que chaque ministère est évidemment concerné par les droits des femmes, je constate que le budget dédié à cette cause est insignifiant par rapport aux ambitions.
S'agissant de la loi contre le système prostitutionnel, on entend beaucoup dire qu'elle serait inefficace, mais on ne lui donne pas les moyens de fonctionner. Concrètement, quelles actions met réellement en oeuvre le Gouvernement pour que cette loi puisse être correctement appliquée ?
Enfin, ma dernière remarque concerne la prise en charge des femmes victimes de violences. Vous le savez, le nombre de dépôt de plaintes a augmenté. Cela ne veut pas dire qu'elles aboutissent toutes. Il y a donc besoin d'un travail de formation auprès de la police, de la justice, etc. Un effort a été fait, mais on aimerait plus d'éléments pour apprécier ce qui a été mis en oeuvre sur ce point précis.
J'ai plus particulièrement été alertée sur le rôle des unités médico-judiciaires (UMJ) : actuellement, quand une femme arrive aux UMJ, si elle n'a pas préalablement déposé plainte, elle ne peut bénéficier d'un examen, au risque d'obérer la procédure judiciaire. De plus, deuxième obstacle, il n'y a pas une prise en charge automatique et gratuite de la personne dans ce cas. Pourriez-vous nous donner des éclaircissements sur ce point ?