En effet. La situation y était pourtant problématique il y a une dizaine d'années. Dans certaines zones, un enfant sur deux n'était pas enregistré à l'état civil. À l'échelle nationale, le taux de non-enregistrement à la naissance atteignait 30 %.
Paola Babos évoquait justement les passerelles que nous essayons de créer entre les services relatifs à l'éducation et à la santé pour nous assurer de l'enregistrement des naissances. En Côte d'Ivoire, nous avons engagé un dialogue politique avec l'État, de manière à régulariser la situation pour un nombre d'enfants très important. Au-delà de la construction d'un système qu'il est indispensable de développer, un travail lourd, long et compliqué a permis de régulariser massivement la situation des enfants qui n'étaient pas enregistrés. Sur place, des audiences foraines sont organisées. Des magistrats y régularisent toutes les personnes qui ont fait le déplacement pour obtenir leur certificat de naissance.
En outre, le jugement supplétif23(*) a été simplifié. Cette situation concerne les cas dans lesquels le délai d'enregistrement des naissances est dépassé. Une démarche a notamment été lancée avec le gouvernement ivoirien de manière à rendre prioritaires les jugements supplétifs pour les élèves de la dernière classe de l'enseignement primaire, afin d'éviter les ruptures scolaires au moment de l'entrée dans l'enseignement secondaire.
Par conséquent, ces progrès se déclinent à la fois sur le terrain et à l'échelle du gouvernement. Il est vrai que l'acte d'état civil représente un sésame pour entrer dans l'enseignement secondaire.