En effet, le poids de la religion reste prégnant dans certains contextes. Nous observons ainsi que la situation empire pour les femmes de manière générale dans le Sahel. Par conséquent, le fait de rendre l'école obligatoire jusqu'à 16 ans a représenté un réel succès pour nous, a fortiori dans un tel contexte.
L'hygiène menstruelle constitue un sujet extrêmement important, notamment sur la connaissance que les jeunes filles ont de leur corps et de la santé reproductive. La première étape de notre travail a consisté à réaliser des études afin de comprendre les normes qui existent autour de la santé menstruelle. Nous avons réalisé que de nombreuses fausses informations circulent sur ce que la femme peut faire ou non pendant qu'elle a ses règles. Chanceline Mevowanou a mentionné la difficulté de parler de la sexualité avec les adolescentes. Nous intervenons néanmoins par le biais de l'éducation scolaire et communautaire pour nous assurer que les conditions matérielles et les infrastructures existantes garantissent aux jeunes femmes la possibilité de gérer leur hygiène menstruelle.
Ensuite, nous développons des informations fiables et réelles à leur intention. En Côte d'Ivoire, l'outil U Report, qui est une plateforme de réseau social, promeut une approche qui vise à rendre l'information accessible.
Ce champ d'action reste relativement récent pour nous, puisque nous avons commencé à y travailler depuis cinq ou six ans. Des efforts importants au niveau global permettent de partager les initiatives qui fonctionnent. Nous souhaitons donc élargir ces actions à tous les pays de la région.
Concernant la contraception et l'avortement, l'UNICEF travaille en partenariat avec d'autres agences des Nations Unies qui se focalisent sur ces éléments. Nous tâchons de nous assurer que la contraception soit intégrée dans les messages clés à destination des communautés.
Enfin, la question de l'avortement reste très difficile à traiter puisque ce dernier est illégal dans de nombreux pays. Nous progressons lentement en la matière.