Intervention de Chanceline Mevowanou

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 11 octobre 2018 : 1ère réunion
Table ronde avec unicef france

Chanceline Mevowanou, militante béninoise contre le mariage des enfants et les grossesses précoces :

En effet, la question de l'hygiène menstruelle constitue un sujet récent pour nous. Avec le programme « Amour et vie » de l'Association béninoise pour le marketing social, nous menons des séances d'information et discutons avec les jeunes filles. Nous avons constaté qu'elles sont nombreuses à avoir leurs premières règles sans avoir reçu aucune information au préalable sur leur corps ni sur les gestes à adopter. Ces séances se déroulent en présence de sages-femmes.

Nous réalisons également des émissions de radio et de télévision dans le cadre de ce même programme. La Fondation de la Première Dame du Bénin, Claudine Talon, a commencé à s'investir dans ce sujet, par exemple en construisant des toilettes pour les filles dans les établissements scolaires pour favoriser une meilleure hygiène. Il faut comprendre que, dans notre pays, le fait d'avoir ses règles est considéré comme impur et les filles sont souvent rejetées durant cette période. En outre, l'association One world a mis en place l'application « Ma vie, mon choix » qui permet aux filles d'accéder à des informations fiables en ligne sur l'hygiène menstruelle.

Avec le programme « Amour et vie », nous travaillons également sur la contraception. Toutefois, de nombreuses rumeurs causent de fortes réticences de la part des filles à ce sujet. Nous misons donc davantage sur l'utilisation du préservatif. Mais là encore, lorsque nous en distribuons, les parents nous accusent de vouloir dépraver leurs filles. Nous réalisons également des émissions sur les méthodes de contraception avec des sages-femmes.

Par ailleurs, il est vrai que l'avortement est illégal dans notre pays de sorte que, quand les filles souhaitent interrompre leur grossesse, elles utilisent des produits dangereux pour leur santé et certaines d'entre elles en meurent. Nous invitons donc les médecins à développer les IVG. Les structures publiques, pour se protéger, renvoient les filles vers des structures spécialisées privées qui peuvent procéder à des avortements sécurisés. Un processus en amont vise néanmoins à convaincre la fille de poursuivre sa grossesse, car l'avortement est considéré comme un péché.

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