Comme je l'ai évoqué, de nombreuses rumeurs entourent la contraception. Par conséquent, les familles ne sont pas ouvertes à la question du planning familial. En outre, la culture reste fortement nataliste et promeut l'idée qu'il faut avoir autant d'enfants que possible, notamment pour cultiver la terre.
Récemment, le maire de ma commune s'est plaint que 2 000 élèves soient inscrits en classe de sixième alors que le collège-lycée ne peut accueillir que 2 000 élèves au total. On peut envisager que les familles arrêtent d'avoir des enfants, au moins pour permettre de libérer de la place pour les enfants qui sont déjà là. Toutefois, les hommes ne sont pas ouverts à cette perspective.
De plus, une femme ne peut adopter une méthode de contraception sans l'accord de son mari. Elle risque d'être battue si ce dernier l'apprend. Le processus s'avère donc particulièrement difficile. Nous travaillons sur le fait de susciter la demande en matière de contraception, qui demeure en effet très basse.
S'agissant des enfants abandonnés, il peut arriver que les orphelinats les recueillent. Dans d'autres cas, des associations qui travaillent avec les filles-mères aident ces dernières à trouver un travail. Ces mères en viennent parfois à détester leur enfant et à tenir des discours très durs envers lui, ce qui engendre des traumatismes et déclenche de manière involontaire un cercle vicieux.