Je travaille pour un petit service à Paris, l'AGE MOISE, qui s'occupe de femmes enceintes en grande détresse. Je suis psychologue clinicienne. J'aimerais souligner que ces jeunes filles migrantes, que je rencontre lorsqu'elles arrivent sur le territoire français après avoir fui leur pays en laissant leur enfant, dénoncent systématiquement les mariages forcés et les violences qu'elles ont subies. Elles vivent dans une grande détresse et se trouvent constamment confrontées à des difficultés considérables, notamment en matière d'hébergement. Elles constituent aussi des cibles pour la traite des êtres humains. Leur calvaire continue en réalité sur notre territoire.
De la salle. - Je suis directrice d'un centre maternel dans les Yvelines. J'aimerais poser une question à Chanceline Mevowanou. Lorsque vous évoquez les aînés ou les parents de ces jeunes filles qui sont mariées précocement, vous nous dites qu'ils ignorent comment leur fille sera traitée dans la famille de leur mari. Je me demande comment cela est possible et ce que nous pourrions faire pour améliorer la connaissance des parents sur la situation de leur fille.