Intervention de Jean-Paul Delevoye

Délégation sénatoriale à la prospective — Réunion du 25 octobre 2018 à 8h30
Audition de M. Jean-Paul deleVoye haut-commissaire à la réforme des retraites

Jean-Paul Delevoye, Haut-commissaire à la réforme des retraites :

Pour l'âge de départ, c'est simple : on fixe un âge minimum de 62 ans et, au-delà, les gens choisiront en fonction de leur situation personnelle. Le système à points supprime en théorie toute référence à un âge, mais on institue malgré tout un âge minimum pour que les gens ne partent pas trop tôt, avec de trop petites retraites.

Nous sommes tous conscients de l'importance du bénévolat pour le bon fonctionnement de notre société, mais l'âme du bénévolat, c'est sa gratuité. Si on le rémunère, ce n'est plus du bénévolat.

Qu'il y ait un besoin de régulation financière, je ne cesse de le dire. Cependant, au lieu d'accuser la finance sans distinction, on aurait peut-être été bien avisé, à une certaine époque, de favoriser un capitalisme familial et des fonds de pension à la française - peut-être n'aurions-nous pas aujourd'hui des entreprises détenues par des fonds étrangers imposant des retours sur investissements excessifs ! Je suis d'accord sur le fait que la rentabilité à court terme, qui conduit à des décisions court-termistes, est une chose préoccupante. Tous les défis que nous avons à relever, à commencer par la transition écologique, sont des défis à long terme, alors que les logiques politiques et boursières sont à court terme. C'est une contradiction majeure.

La retraite des agriculteurs s'inscrit dans le débat sensible sur les minima de vieillesse, sur lesquels nous travaillons. Jusqu'où faut-il augmenter les minima pour lutter contre la précarité des retraités ? Où faut-il s'arrêter pour ne pas décourager le travail et inciter au travail clandestin ? Cette frontière est difficile à tracer. Nous y réfléchissons.

Concernant la réversion, il existe aujourd'hui treize systèmes différents. Nous réfléchissons donc à une règle commune, avec la garantie que les retraités ne sont pas touchés par le système et que les futures veuves garderont les règles de réversion de leur système actuel. Ceux qui sont à moins de cinq ans de la retraite ne sont pas concernés et quand on basculera d'un système à l'autre, cent pour cent des droits du passé seront garantis.

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