Notre collègue Brigitte Lherbier a raison d'insister sur les partenariats avec les acteurs locaux même si, comme je l'ai indiqué, la PJJ s'est recentrée ces dernières années sur le pénal. Si la délinquance juvénile est globalement stable, on constate parfois des actes très violents qui appellent une réponse forte.
À Jacques Bigot, je voudrais dire que les services de la PJJ comme les associations ne souhaitent pas la transformation de foyers traditionnels en CEF ; ils veulent ouvrir de nouvelles structures sans fermer de foyers existants. Je partage votre point de vue sur l'importance de la complémentarité entre la PJJ et le secteur associatif, qui peut d'ailleurs être vecteur d'innovations. Les dotations financières au secteur associatif ont été très contraintes ces dernières années, et il a aujourd'hui un peu plus d'oxygène. Nous n'avons pas réussi à savoir si la création des prochains CEF correspondait à un réel besoin et surtout s'ils étaient répartis en fonction des besoins des territoires. Le délai d'ouverture des nouveaux CEF est souvent lié à des problématiques foncières ou à des négociations avec les élus.
Je partage les préoccupations de Catherine Troendlé sur l'importance de la prévention. Mais nous avons clairement eu, au fil des auditions, l'impression qu'on est de plus en plus sur une stratégie de l'enfermement. Il est dommage de ne pas privilégier d'autres dispositifs, en milieu ouvert notamment, qui seraient parfois plus adaptés. Cela dit, lors de la visite du CEF de Saint-Brice-sous-Forêt, nous avons rencontré peu de jeunes, car plusieurs participaient à un camp de plein air et d'autres étaient en stage dans une entreprise. Ces centres ne sont donc pas si « fermés » que cela. Nous avons aussi constaté l'engagement et l'implication du personnel, même si les conditions de travail souvent difficiles entraînent un turn over important.