Je comprends tout à fait les raisons qui conduisent notre rapporteur à émettre cet avis défavorable mais je ne voudrais pas que cette position soit mal interprétée. Il est vrai qu'on ne retrouve pas la déclinaison budgétaire des dispositions pénales et pénitentiaires adoptées à l'initiative du Gouvernement. Où sont les moyens en faveur des peines alternatives et des mesures privatives de liberté à domicile ? Où sont les moyens supplémentaires destinés à l'insertion de ceux qui achèvent leur peine ? Comme sur la justice judiciaire, je suis très sceptique s'agissant de ce budget. Mais je tiens à souligner qu'il faut faire attention au signal que l'on donnerait si on émettait un avis négatif. Cette nuance sur l'avis à émettre n'enlève rien toutefois aux insuffisances de ce budget. Pour recruter des SPIP par exemple, trois ans, c'est-à-dire une année pour recruter et deux années de formation, ne suffisent pas. En Allemagne, les formations des personnels d'insertion et de probation sont assurées par des spécialistes en criminologie. Le temps de mettre en place une telle formation, on aura largement dépassé les trois ans, alors qu'on a déjà beaucoup attendu.