Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, vous n’êtes pas sans savoir que de plus en plus d’élus de nos communes rurales, maires, mais aussi conseillers municipaux, traversent une véritable crise des vocations, au point de démissionner de plus en plus en cours de mandat. On parle d’un « blues » des maires. Loin d’être un simple vague à l’âme, il s’agit d’une réelle lassitude.
En tant que sénatrice et élue des territoires, je ne peux qu’être alarmée face à une telle désaffection, qui fragilise nos départements et risque de laisser nos concitoyens les plus isolés, pour lesquels le maire est souvent le seul référent politique et social, dans un grand désarroi.
Baisse des dotations, suppression de la taxe d’habitation, organisation territoriale de plus en plus complexe, poids des intercommunalités : les raisons de quitter la fonction de maire ne manquent pas et s’accumulent. Nos élus doivent gérer un budget de plus en plus contraint et des politiques publiques qui manquent souvent de lisibilité. On leur demande toujours davantage ; on continue de les solliciter localement sur certains sujets, tout en leur ôtant l’autonomie et les moyens financiers pour ce faire.
Or les maires de nos petites communes accomplissent un travail remarquable et très souvent de façon bénévole. Le manque de considération de l’État à leur égard nourrit légitimement ce sentiment de découragement et d’abandon.
Le Sénat a présenté plusieurs rapports assortis de recommandations afin d’améliorer les conditions d’exercice des mandats locaux, ou encore pour conforter et revitaliser le rôle des communes, cellules de base de la démocratie.
Monsieur le ministre, comment comptez-vous redonner aux maires la place qui leur revient de trait d’union entre les territoires et l’État et, surtout, les moyens de répondre aux attentes de nos concitoyens ?