Intervention de Pascal Savoldelli

Réunion du 23 novembre 2018 à 14h30
Loi de finances pour 2019 — Article 2

Photo de Pascal SavoldelliPascal Savoldelli :

Cet amendement a pour objet de poser de nouveau la question de la progressivité de l’impôt sur le revenu et de revenir sur le rendement même de cet impôt.

L’impôt sur le revenu est, au fond, assez mal défini. L’un de ses défauts essentiels réside dans son assiette, par trop réduite, notamment au regard de la contribution sociale généralisée, qui s’apparente de plus en plus à un impôt sur le revenu de base.

L’adoption, l’an dernier, du système du prélèvement forfaitaire libératoire, ou flat tax, a continué de miter cette assiette et le sens même de l’impôt, donnant une forme de traitement prioritaire aux revenus autres que ceux du travail.

Cette étroitesse de l’assiette de l’impôt relativise toujours le débat que nous avons sur les taux d’imposition des tranches du barème. À nos yeux, la question du taux marginal est donc importante, sans être nécessairement déterminante.

Il ne s’agit pas pour nous d’un dogme immuable de notre système fiscal, d’un signe fort qu’il conviendrait de préserver coûte que coûte : c’est tout simplement une nécessité.

Nous nous attachons depuis de longues années à défendre et à illustrer le principe constitutionnel en vertu duquel chacun et chacune contribuent à la charge publique à proportion de leurs facultés.

Je ne citerai pas ici les termes de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, mais les conditions sont peut-être réunies dans notre assemblée pour leur donner un relief particulier. Il est bon aussi que l’opinion publique puisse entendre les propositions que nous sommes en mesure de porter.

La défense et l’illustration de ce principe passent, à notre sens, par un double mouvement de renforcement de la progressivité de l’impôt par le biais du barème et de rééquilibrage du traitement de la matière fiscale pour chacune des catégories de revenu.

Comme je l’ai souligné hier dans la discussion générale, nous avons à réhabiliter les vertus de l’impôt.

Cet amendement vise à favoriser le premier terme de ce mouvement en affirmant plus clairement la progressivité du barème, victime notamment de l’effet d’amortissement de la tranche centrale à 30 % qui traite pareillement des situations fort différentes.

C’est aussi pour des raisons évidentes de rendement de l’impôt que nous avons déposé cet amendement.

Ce sont autant de recettes – nous voulons aider le Gouvernement à trouver de l’argent pour le budget de la Nation – qui permettraient de prendre en charge les dépenses utiles, de réduire les déficits et donc, dans les années à venir, de diminuer les impôts de tout le monde pour éviter à la France les travers de l’austérité.

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