Je souhaite rebondir sur les propos du président Retailleau.
En réalité, les allocations familiales ont été mises en place en 1910, en même temps que les retraites ouvrières et paysannes. Il y avait eu à l’époque un grand débat, et tout le monde s’était accordé pour dire que c’était une question de puissance démographique : il s’agissait d’assurer l’avenir du pays. Sous le Front populaire, Léon Blum et son gouvernement ont réaffirmé le principe de l’universalité des allocations familiales. Dans les années qui ont suivi la Libération, les gouvernements successifs, qui comprenaient des communistes, des socialistes, des gaullistes, des gens de droite, ont tous jugé que la politique familiale devait être totalement préservée des choix fiscaux et financiers, parce qu’il y va de l’avenir du pays.
Pendant trente ou quarante ans, nous avons été très fiers de bénéficier d’une natalité forte, nous permettant de commencer à rattraper l’Allemagne sur le plan démographique et d’envisager avec plus de sérénité que nos voisins l’avenir de notre système de retraites, grâce à l’arrivée de nombreux nouveaux actifs.
Puis, soudain, on ne sait trop pour quel motif, si ce n’est financier, on s’est mis à tout détricoter, en plafonnant les allocations familiales, en abaissant le quotient familial… C’est une politique de Gribouille !
L’avenir du pays doit passer avant les équilibres financiers à court terme. Je ne pense que notre amendement prospérera à l’Assemblée nationale, mais c’est regrettable, car il y va de l’avenir du pays, au-delà des choix budgétaires pour l’année à venir.
Monsieur le secrétaire d’État, pour conforter notre démographie, notre système de retraites, l’équilibre sociétal du pays, nous avons besoin d’une politique familiale vigoureuse !