Voilà un an moins un jour, nous débattions ici de la taxe sur l’énergie, en expliquant que la trajectoire carbone n’était pas bonne et qu’il fallait veiller à ne pas en bloquer le dispositif de raidissement. J’avais souligné qu’il existait un véritable risque que les Français se sentent pris en otages et que survienne un nouvel épisode du type des « bonnets rouges ». Mon collègue Ronan Dantec avait ajouté que les territoires risquaient de se soulever. Le Gouvernement avait adopté la même posture qu’aujourd’hui, balayant nos remarques d’un revers de main, avec une forme de suffisance…
Monsieur le secrétaire d’État, je vous exhorte à entendre la parole des territoires, relayée par le Sénat unanime. L’idée n’est pas de protéger les uns ou les autres par un statut ; il s’agit de redonner sens à l’engagement public et à la cohésion nationale de tous les territoires. Plus la commune est petite, plus le maire et son équipe donnent de leur temps, avec des budgets ridiculement faibles. Entendez-nous aujourd’hui, sinon la révolte montera de partout. Vouloir contourner tous les corps intermédiaires est inacceptable pour les élus et l’ensemble des Français. Les élus locaux sont le premier relais de l’action de l’État, ne serait-ce que du fait des responsabilités qu’ils exercent en son nom.
Notre demande est raisonnable, responsable ; la mesure proposée est nécessaire, mais pas « suffisante » : c’est plutôt l’attitude de l’État à l’égard des élus qui l’est !