Je rejoins totalement les conclusions du rapporteur et je salue la qualité de son rapport. Nous ne pouvons pas adopter un budget mensonger qui présente une augmentation et affiche une résolution des problèmes alors que c'est exactement l'inverse. Le ministre nous ment et se ment à lui-même. La présentation, fallacieuse, ne correspond pas à la réalité.
Il y a une semaine, aux obsèques de Maggy Biskupski, la présidente des Policiers en colère, sa mère, en pleurs, m'a dit : « Ma fille demandait si peu. » Je lui ai répondu : « Ses demandes étaient si justes. » Les policiers demandent de la considération, un autre management et des conditions matérielles d'exercice correctes. Ils sont également en quête de sens sur leur mission, face à une réponse pénale qu'ils jugent insuffisante.
Quand le personnel est augmenté, c'est au détriment de l'investissement. La droite a diminué les effectifs. Mais le problème est que la donne est nouvelle, avec la vague migratoire, la vague terroriste, la nouvelle problématique du maintien de l'ordre. L'État doit 20 millions d'heures supplémentaires à la police qui ne sont pas récupérables en l'état et qu'il n'est pas question de payer. Quel autre employeur, quels autres salariés accepteraient une telle situation ?
L'état des logements n'est pas acceptable. Les véhicules de police et de gendarmerie passent des contrôles techniques de complaisance, qui seraient refusés dans le civil. M. Castaner annonce crânement 5 800 nouveaux véhicules. Sur un parc de 60 000 véhicules légers, cela signifie une moyenne d'âge de dix ans. Elle est déjà de huit ans dans la gendarmerie et de sept ans dans la police.
Ce budget est inadmissible. Il aurait fallu au minimum une loi de programmation pour offrir une perspective et une feuille de route. J'ajoute que l'an dernier, on avait voté les crédits pour l'achat de 3 000 véhicules dans la gendarmerie, mais 40 % de ces crédits ont été annulés en cours d'année.
Ce budget est un mensonge.
Le Sénat a adopté un amendement en faveur de l'oralisation de quelques actes de procédure. On ne pourra régler aucun problème tant que les deux tiers du temps des forces de sécurité sont consacrés à des tâches procédurales.