Intervention de Michel Mercier

Délégation aux collectivités territoriales — Réunion du 8 novembre 2018 : 1ère réunion
Table ronde « relations entre les collectivités territoriales membres de la métropole de lyon près de quatre ans après sa mise en place »

Photo de Michel MercierMichel Mercier, président de la communauté d'agglomération de l'Ouest rhodanien, ancien président du conseil départemental du Rhône :

La communauté urbaine était auparavant la forme la plus intégrée dans l'intercommunalité. Parlons du rendez-vous électoral : jusqu'à maintenant, la métropole s'administre par le conseil communautaire ; elle le sera prochainement par le conseil élu. Or il est très difficile de dire qui est élu avant de savoir qui est candidat...

Je l'ai dit lors des élections sénatoriales, ce qui a fait que je n'ai eu aucune voix dans les communes de la métropole.

Une fois la séparation faite, il convient de reconstruire les deux collectivités : le département, qui a ses compétences propres, et la communauté urbaine, qui doit devenir aussi département dans le cadre de la métropole. Un travail conséquent doit être réalisé pour ce qui est de la communauté urbaine ; il s'agit en effet de compétences qui étaient pour partie, et notamment dans le domaine social, ignorées du conseil communautaire.

Devons-nous considérer notre projet comme un modèle à suivre ? Non, nous n'avons jamais prétendu qu'il était nécessaire que toute la France s'organise comme nous l'avons fait. Il faut au contraire accepter la diversité. C'est notre situation particulière qui nous a conduits à bâtir ce projet : un petit territoire, une forte population et une grande ville qui n'avait pas tout « aspiré ». Il reste en effet dans le département des territoires de forte activité économique. Le territoire autour de Lyon n'est pas rural, mais extrêmement dynamique. L'accroissement annuel de richesse est actuellement plus fort dans le département que dans la métropole ; il en est de même du point de vue de la démographie. Cela nous permet de travailler dans de bonnes conditions avec la métropole. Par exemple, dans la communauté d'agglomération que je préside, plus vaste que la métropole, nous travaillons avec cette dernière sans difficulté. C'est particulièrement vrai dans le domaine des transports.

Quels sont les aspects négatifs ? Le président du département n'est plus un personnage politique dans Lyon. Mais il ne l'était pas beaucoup plus auparavant... Le président du département est aujourd'hui un personnage politique du département, et plus de la métropole. Pour le reste, le département en tant qu'institution a des moyens conséquents du fait de l'allocation mentionnée au début de mon intervention. Nous l'avons instituée, en accord avec Gérard Collomb, comme une prestation compensatoire. Nous voulions une séparation qui permette aux collectivités de vivre comme avant et nous avons pu le faire grâce à nos petits territoires plutôt riches et en expansion. À défaut, c'eût été l'échec.

En conclusion, si on souhaite mener à bien un projet de cette nature, il faut une volonté locale. En l'absence, on accouche de monstres administratifs incompréhensibles.

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