Intervention de Sylvie Robert

Réunion du 3 décembre 2018 à 21h30
Loi de finances pour 2019 — Recherche et enseignement supérieur

Photo de Sylvie RobertSylvie Robert :

Lors de la présentation du plan Étudiants, vous avez déclaré, madame la ministre, qu’il doit permettre de « poursuivre le financement de nouvelles places dans l’enseignement supérieur, d’accentuer l’effort de recrutement d’enseignants-chercheurs et de personnels pour les accueillir et les accompagner, et d’intensifier la reconnaissance de l’engagement pédagogique dans le supérieur ».

Sur le premier point, il faut saluer l’ouverture, en deux temps, de 30 000 places en licence pour accompagner l’arrivée de nombreux jeunes dans le supérieur à la rentrée 2018. Si la massification de l’enseignement supérieur est une chance pour notre pays, elle soulève plusieurs défis, au premier rang desquels figure l’adaptation de notre système pour accueillir au mieux les étudiants.

Si on prend comme postulat initial un investissement moyen autour de 10 000 euros par étudiant, il faudrait, pour 2019, une augmentation de 400 millions d’euros afin d’absorber parfaitement la croissance de la démographie estudiantine. Cette année, les établissements d’enseignement supérieur bénéficieront de 206 millions d’euros de crédits supplémentaires.

Or cette hausse, amputée des dépenses contraintes – GVT et compensation de la CSG, notamment – et de la montée en charge de mesures déjà engagées en 2018, ne servira qu’à financer 26 millions d’euros d’actions réellement nouvelles, ce qui nous paraît bien sûr insuffisant au regard du besoin de diversifier et de généraliser plus encore les modules pédagogiques, les fameux « oui, si », et contradictoire avec l’ambition affichée dans la loi du 8 mars 2018 relative à l’orientation et à la réussite des étudiants, dite loi ORE.

Assurer la réussite des étudiants, c’est principalement mettre en place une politique d’orientation efficace. Sans effectuer un bilan exhaustif de l’an I de Parcoursup, plusieurs constats peuvent néanmoins être dégagés : Parcoursup, en tant qu’outil d’affectation, a plutôt bien fonctionné, peu de jeunes se retrouvant sans aucune affectation à l’issue de la procédure ; mais Parcoursup, en tant qu’outil d’orientation, a-t-il bien fonctionné ?

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